Afghanistan : Pour en finir avec la guerre et les bavures Dehors toutes les troupes d'occupation !14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Pour en finir avec la guerre et les bavures Dehors toutes les troupes d'occupation !

Dimanche 11 mars, à 3 h du matin, un sergent de l'armée américaine, armé et équipé de lunettes de vision nocturne, est sorti de sa base. Entré dans les maisons de simples habitants, il a tué au total seize personnes, dont neuf enfants et trois femmes.

Cette affaire fait suite à des incidents tout aussi scandaleux rapportés depuis le début de l'année. En janvier, une vidéo montrait sur Internet des soldats américains urinant sur les cadavres d'insurgés afghans. En février, des exemplaires du Coran étaient brûlés dans la prison américaine de Bagram, ce qui avait déclenché d'importantes manifestations antiaméricaines.

Les autorités militaires ont minimisé l'acte du sergent, en déclarant qu'il avait agi seul et n'était pas dans son état normal. Mais ce qu'il a fait, c'est ce que lui-même et tous les autres soldats de la coalition n'ont cessé de faire, sur ordre, contre la population depuis dix ans : entrer dans les maisons de civils, tout dévaster et éventuellement les abattre au moindre geste suspect.

Ce soldat, qui n'est pas une jeune recrue avec ses onze ans de service, avait déjà participé à trois reprises aux opérations en Irak avant d'arriver en Afghanistan. S'il a eu une crise de folie, il a surtout répété les gestes appris lors de ces deux guerres. Il semble que d'autres soldats de sa base ont commis des meurtres délibérés de civils afghans. Certains avaient pris l'habitude de collectionner des morceaux des corps de leurs victimes. Ils ont été condamnés à des peines de prison allant de trois ans à la perpétuité.

« L'armée, c'est l'école du crime », expliquait, il y a un siècle, l'écrivain français Anatole France. Les guerres menées en Irak comme en Afghanistan comme hier en Algérie ou au Vietnam n'ont fait que le confirmer.

Le président Obama a eu beau présenter ses excuses, affirmant que « les États-Unis ont du respect pour le peuple afghan », cela ne suffira pas à effacer le ressentiment accumulé par la population afghane. L'acte de ce soldat ne fait que rappeler ce qu'a été toute l'opération américaine et occidentale, y compris française, en Afghanistan : une occupation militaire violente, recourant souvent aux pires méthodes de la guerre coloniale.

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