Plusieurs organisations de défense de la santé et de l'environnement dénoncent les méfaits du perchloréthylène. Ce solvant est très utilisé en France, en particulier dans les pressings, qui en consomment chaque année 8 500 tonnes pour enlever à sec les taches d'huile et de graisse. Dans la métallurgie, on s'en sert pour dégraisser les pièces métalliques, à la place de divers solvants interdits au fil des ans, comme le trichloréthane en 2000.

Or l'Union européenne a déclaré ce produit nuisible à la santé et dangereux pour l'environnement, et le Centre international de recherche sur le cancer juge qu'il est probablement cancérogène, ce qui n'empêche pas la quasi-totalité des 4 500 pressings de l'employer. Comme ce produit est très volatil, 860 tonnes sont rejetées dans l'atmosphère, intoxiquant le personnel des pressings et le voisinage. On lui attribue le décès à Nice d'une femme qui habitait juste au-dessus d'un pressing, ainsi que divers cas d'hépatite, d'asthme et d'autres maladies.

Tous les solvants sont des produits dangereux pour la santé. Beaucoup font l'objet de consignes d'utilisation très strictes dans l'industrie. Si le perchloréthylène est aujourd'hui interdit au Danemark et aux États-Unis, en France il était seulement prévu d'interdire d'ici 2021 de nouvelles installations utilisant ce solvant. Les actuelles dénonciations accéléreront peut-être la mise en place de produits de substitution pour le nettoyage à sec.

Mais, comme toujours, l'État laisse faire et, lorsque les victimes et les dégâts sont là, il freine le plus possible les mesures de protection et d'interdiction. C'est ce qu'il a fait dans le cas de l'amiante, laissant la catastrophe s'amplifier. C'est ce qu'il semble encore prêt à faire pour le perchloréthylène.