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- Lutte ouvrière n°2275
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Dans les entreprises
FBFC - Romans (Drôme) : Le blocage des salaires ne passe pas
La direction d'Areva, sous prétexte de mauvais résultats cette année, a décidé de faire des économies sur le dos des salariés, en gelant les salaires et les embauches en 2012.
À l'usine FBFC de Romans-sur-Isère, lors des négociations annuelles, la direction a proposé une prime de 500 euros brut pour faire passer la pilule. Cette filiale d'Areva emploie 750 personnes à produire du combustible pour les centrales nucléaires.
Jeudi 1er mars, la grève a été votée lors d'une assemblée générale de 300 travailleurs, à l'appel de la CGT et de la CFDT. Les salariés réclament que ce montant de 500 euros, c'est-à-dire 42 euros par mois, soit intégré au salaire, car une prime annuelle peut toujours être remise en cause l'année d'après, alors que toutes les hausses de prix subies au quotidien, elles, restent ! Ils réclament aussi une hausse des indemnités kilométriques, qui sont loin de suivre les augmentations du prix de l'essence.
Le ras-le-bol s'exprime également contre les conditions de travail qui se dégradent : la production est passée de 550 tonnes à 800 tonnes cette année, avec moins de personnel ; des intérimaires sont là depuis des années, jusqu'à treize ans pour certains, sans perspective d'embauche ; la hiérarchie tente d'empêcher les travailleurs de se déclarer en accident du travail, lorsque c'est le cas, pour éviter de payer des pénalités et afficher un bon bilan au niveau de la sécurité sur le site.
Tout cela renforce leur détermination à ne pas lâcher sur les salaires, d'autant que le groupe Areva a fait des centaines de millions de bénéfices chaque année depuis 2001. Et s'il affiche des pertes cette année, c'est à cause d'investissements hasardeux dans des mines d'uranium ou de l'enlisement du chantier de l'EPR en Finlande, dont les travailleurs ne sont en rien responsables.
Du fait de la grève, la production est complètement arrêtée depuis le 1er mars. Les grévistes ont maintenu une présence tout le week-end devant l'usine et ils devaient se retrouver lundi 5 mars pour décider de la suite.