Chaque mois maintenant, les chiffres officiels du chômage en Espagne atteignent un nouveau record : plus de 4, 7 millions de chômeurs fin février, soit un taux moyen de 23 %, mais qui atteint 50 % pour les moins de 25 ans. Et ce n'est pas fini puisque le gouvernement lui-même estime à 630 000 les emplois qui disparaîtront cette année. Et la réalité pourrait être bien pire, car la situation se dégrade pour tous les travailleurs, qu'ils aient un emploi ou pas.

Le 13 février dernier, le chef du gouvernement, Rajoy, a imposé par décret-loi la « réforme du travail » qui, osait-il prétendre, devrait favoriser les créations d'emplois, alors qu'elle n'est en réalité rien d'autre qu'une carte blanche donnée aux patrons pour licencier plus rapidement et moitié moins cher. Cette loi inique leur permet aussi de baisser les salaires, s'ils considèrent que la productivité ou la compétitivité l'exigent.

Face au chômage, à la précarité, à la baisse du pouvoir d'achat, le mécontentement se fait entendre. Déjà, le 19 février dernier, ils étaient des millions dans toute l'Espagne à manifester à l'appel des deux principaux syndicats, CCOO (Commissions ouvrières) et UGT, et nombreux aussi à l'occasion de la journée d'action européenne le 29 février.

Les deux centrales syndicales attendent maintenant la réponse du gouvernement à leur courrier lui demandant de négocier la réforme point par point. Comme s'il y avait quoi que ce soit à négocier ! Mais le 9 mars, en absence de réponse du gouvernement, elles devraient annoncer une nouvelle journée de grève nationale, pour le 29 mars ou le 19 avril.

Si les deux centrales ne sont pas pressées de répondre à la hauteur des coups portés contre les travailleurs, cette journée de grève nationale pourrait faire entendre bien plus fort la voix de la contestation et le refus de payer la crise, dont les capitalistes sont les seuls responsables.