Indre : Face aux pressions de toutes sortes, les inspecteurs du travail manifestent02/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2274.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Indre : Face aux pressions de toutes sortes, les inspecteurs du travail manifestent

Jeudi 23 février, plus de 200 personnes des secteurs public et privé se sont rassemblées devant l'Union des entreprises de l'Indre à Châteauroux, suite à l'appel d'un grand nombre d'organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, FSU, Sud, UNSA). Ce rassemblement, qui s'est transformé en manifestation jusqu'à la cité administrative, avait pour but de dénoncer les pressions exercées sur les inspecteurs du travail du département.

Les faits remontent au mois de juillet 2011 lorsque l'UDEI (Union des employeurs de l'Indre, qui rassemble le Medef et la CGPME) a adressé une lettre au ministre du Travail, lui demandant de calmer ces inspecteurs " zélés " qui empêchent les patrons d'agir comme bon leur semble. La direction régionale puis le ministre du Travail ont fini par répondre que l'inspection du travail avait le droit de contrôler les entreprises. Depuis, le patronat de l'Indre a changé de méthode : il dépose des plaintes systématiques après chaque contrôle où des infractions sont constatées.

En apparence, le ministère soutient l'inspection du travail mais, dans les faits, les pressions exercées par le patronat pour empêcher ou limiter les effets des contrôles sont retransmises par la hiérarchie sur les agents. Celles-ci viennent s'ajouter à une dégradation constante des conditions de travail. L'accumulation des dossiers oblige, par exemple, à multiplier les heures de fermeture au public.

Malgré quelques recrutements ces dernières années, la charge de travail a augmenté. Le ministère a imposé un pilotage du travail des inspecteurs et contrôleurs avec des objectifs chiffrés de contrôle ne correspondant pas à l'attente et à la demande des travailleurs qui viennent à l'inspection du travail pour résoudre des problèmes d'heures supplémentaires non payées ou de harcèlement moral...

C'est ce contexte dégradé ainsi que le mépris de la hiérarchie qui ont poussé Romain Lecoustre, jeune contrôleur, à se suicider le 18 janvier dernier. Le 7 février, plus de 600 agents se sont rassemblés à Paris et des milliers étaient en grève dans tout le pays pour exprimer leur colère face à ce nouveau suicide. Un autre appel à la grève a d'ailleurs été décidé, nationalement, le 15 mars. Une mobilisation encore plus importante est attendue à Paris ce jour-là.

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