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- Lutte ouvrière n°2273
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Dans les entreprises
Sodimédical Plancy-l'Abbaye (Aube) : Les travailleurs laissés sans salaire
Cela fait déjà cinq mois que les salariés de Sodimédical-Plancy, qui occupent leur entreprise, n'ont plus leur paie. Et on voudrait leur faire attendre patiemment trois autre mois sans salaire, pour obtenir justice !
Le tribunal des prud'hommes de Troyes, sous la houlette d'un juge professionnel de Reims, avait déjà refusé de contraindre le groupe Lohmann & Rauscher à verser les quatre mois de salaire qu'il doit pourtant, suite à plusieurs décisions judiciaires. Le prétexte est qu'il n'avait pas été apporté la preuve que L&R était co-employeur de Sodimédical. Un comble, alors que tout le monde sait que c'est bien cette multinationale qui a condamné à la fermeture l'usine Sodimédical en lui supprimant finances, production et commandes.
Il ne restait plus aux salariés qu'à faire appel. Vu l'urgence, le délai prévisible aurait dû être, au pire, d'une dizaine de jours. Et cela était déjà trop long. Mais finalement la cour d'appel de Reims n'examinera la demande des salariés que le 23 mai, à 9 h 30 ! Il y a des lenteurs habituelles, dues aux effectifs insuffisants dans l'administration de la justice, mais aussi la volonté manifeste des pouvoirs publics d'enterrer cette lutte, même si le président-candidat du Fouquet's se présente aujourd'hui comme le sauveur d'entreprises en difficulté.
Dans l'Aube, il s'est même trouvé deux politiciens de droite pour cautionner le mensonge énorme selon lequel les salariés auraient refusé une prime de licenciement de 30 000 euros ! Alors que le groupe austro-allemand Lohmann & Rauscher a délocalisé la production, vidé les caisses de Sodimédical, fermé l'usine de Plancy en prétendant qu'il s'agissait d'un simple sous-traitant, en faisant même l'économie d'un plan de licenciements.
Les procédures judiciaires sont décidément longues lorsque ce sont des travailleurs qui réclament justice. Il leur a fallu procéder par paliers, attaquer d'abord Sodimédical, puis L&R France, et maintenant L&R Allemagne. L&R France a trouvé une parade en se plaçant en sauvegarde, ce qui permet de continuer à amasser des profits en France sans payer les salaires de Plancy. L&R Allemagne a droit à un délai légal de trois mois pour être convoqué à Reims. Mais comment accepter que les salariés n'aient, eux, que le droit d'attendre plus de huit mois sans salaire ?