- Accueil
- Lutte ouvrière n°2273
- Les «valeurs» de Sarkozy-Le Pen : Anti-immigrés, antichômeurs, antipauvres et antiouvriers
Leur société
Les «valeurs» de Sarkozy-Le Pen : Anti-immigrés, antichômeurs, antipauvres et antiouvriers
Lors de sa prestation télévisuelle pour présenter sa candidature, Sarkozy a donné le ton de sa campagne électorale, reprenant des thèmes qu'il avait abordés quatre jours plus tôt dans le Figaro Magazine. Pour complaire à la couche la plus réactionnaire de l'électorat, il a attaqué les travailleurs en s'en prenant particulièrement aux plus démunis, les chômeurs et les sans-papiers.
Les contrôles au faciès, la peur permanente d'être renvoyé à une situation dramatique à laquelle on a cherché à échapper au péril de sa vie empoisonnent déjà le quotidien de toute une partie de la classe ouvrière de ce pays, maintenue dans l'illégalité. Les licenciements, la course aux petits boulots qui ne permettent pas de vivre, le chômage qui se prolonge : tout cela pèse déjà sur la situation de l'ensemble du monde du travail, avec en prime la menace d'une radiation que, depuis une loi de 2008, Pôle emploi peut décider à l'encontre de ceux qui refusent « sans motif légitime », à deux reprises, une offre « raisonnable » d'emploi. Eh bien Sarkozy s'engage, auprès de la fraction de l'électorat qu'il courtise, à en rajouter une couche !
Les travailleurs immigrés, promet-il, seront toujours privés de droit de vote, y compris aux élections locales, tandis que la justice sera réformée pour faciliter les expulsions de ceux qui sont sans papiers : ce sera au seul tribunal administratif d'en décider, l'intervention du juge des libertés et de la détention étant supprimée. Quant aux chômeurs, chacun sera tenu d'accepter, en principe à l'issue d'une formation, « la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé », quel que soit le salaire qui lui sera proposé. Et si les syndicats n'acceptent pas de se rendre complices de cette « réforme », Sarkozy s'essaiera au référendum.
La chanson qu'il met en musique est la démagogie habituelle de l'extrême droite : on passe d'un couplet contre les travailleurs immigrés à un autre contre les chômeurs, avec le même mépris pour l'ensemble du monde du travail, chômeur ou salarié, d'une nationalité ou d'une autre, mais qui sera toujours un monde de fainéants à surveiller de près. À ces ingrédients vient s'ajouter un zeste de flatterie envers les préjugés antihomosexuels : ce sera non à leur mariage.
Ce qui dicte son programme électoral à Sarkozy, ce sont les 3 à 4 % des voix qu'il espère récupérer sur les électeurs du Front national, réactionnaires et antiouvriers. Mais ces fameuses « valeurs » de droite et d'extrême droite viennent aussi à point pour aider les capitalistes, décidés à réduire les chômeurs et les sans-papiers, et finalement l'ensemble des travailleurs, à l'état de main-d'oeuvre sous-payée et corvéable à merci.