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- Lutte ouvrière n°2273
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Leur société
Contrairement aux mensonges gouvernementaux, les impôts ne cessent d'augmenter
À peu près tous les salariés et tous les retraités ont pu constater une diminution de quelques euros sur leur virement de fin janvier. Cette légère baisse de revenu, qui n'est légère que pour ceux qui n'ont pas besoin de ces quelques euros en fin de mois, vient de l'élargissement de l'assiette de la CSG et de la CRDS.
Ces deux impôts étaient jusque fin 2011 calculés sur 97 % du salaire, contre 98,25 % désormais. Et la base passe à 100 % pour l'intéressement, la participation, les indemnités journalières, les indemnités de rupture de contrat, etc. Mais, pour une augmentation de prélèvement qui se voit, parce qu'elle se traduit par un moins sur la feuille de paye, combien d'autres passent inaperçues ou ne seront senties que plus tard ?
Sarkozy pouvait bien affirmer le 29 janvier exclure toute augmentation des impôts ; son ministre de l'Économie, Baroin, pouvait bien préciser qu'il n'y aurait pas d'augmentation « générale » des impôts ; en réalité, il y a bien une augmentation générale des impôts, y compris de l'impôt sur le revenu, qui est le plus voyant.
Le plan d'austérité annoncé en novembre par le Premier ministre Fillon a en effet gelé les barèmes de l'impôt sur le revenu pour 2012 et 2013. On estime que cela rapportera à l'État 1,7 milliard de revenus supplémentaires cette année, 3,4 milliards l'an prochain, et au total 15,3 milliards sur cinq ans. Les pourcentages d'impôt appliqués en fonction des différentes tranches de revenus ne bougeront pas, et de ce fait toute augmentation nominale du salaire ou de la retraite, même bien inférieure à l'inflation officielle, entraînera un impôt plus lourd. Certains changeront de tranche d'imposition. Quant à ceux qui, non imposables jusqu'ici, deviendront imposables, non seulement ils paieront l'impôt mais ils pourront perdre toute une série d'avantages et d'exonérations liées à la non-imposition.
Par ailleurs, la TVA augmente. C'est un des impôts indirects les plus injustes, car lié à la consommation et frappant tous les habitants également, c'est-à-dire proportionnellement davantage les pauvres que les riches. C'est aussi l'impôt qui rapporte le plus à l'État. Certes, il n'augmente pas pour tous les produits, mais le taux réduit passe de 5,5 à 7 % pour toute une série de produits de première nécessité. Et cette augmentation limitée prépare sans doute une augmentation générale : sinon, pourquoi toutes ces allusions, dans la bouche des ministres et dans les médias, aux taux de TVA plus forts de tel ou tel pays ?
D'autres augmentations de taxes peuvent se dissimuler dans les augmentations de prix, comme pour les carburants, ou de tarifs, comme pour le gaz et l'électricité.
Les impôts locaux aussi augmentent tous les ans. La presse parle de préférence de la hausse des taxes foncières, qui concernent les propriétaires. Elles auraient augmenté de 22 % entre 2005 et 2010. Mais sur les avis de taxe d'habitation aussi l'augmentation suit au minimum celle du coût de la vie, et le plus souvent elle le dépasse largement.
« L'impôt saigne le malheureux », comme dit le couplet de L'Internationale. Et en temps de crise la bourgeoisie, pour maintenir et accroître ses profits, saigne toujours plus les classes populaires.