- Accueil
- Lutte ouvrière n°2272
- Photowatt - Bourgoin-Jallieu (Isère) : - Une nouvelle usine à sauver pour Sarkozy
Dans les entreprises
Photowatt - Bourgoin-Jallieu (Isère) : - Une nouvelle usine à sauver pour Sarkozy
Le temps de la campagne présidentielle, Sarkozy a endossé le rôle du sauveur des entreprises en difficulté. Après l'usine Lejaby d'Yssingeaux, c'est celle de production de panneaux photovoltaïques Photowatt qu'il a annoncé vouloir sauver.
Les travailleurs, inquiets depuis des mois, ne se plaindront évidemment pas si cela leur permet de conserver leur emploi. Mais, à leur grande surprise, le sauveur proposé cette fois est EDF, qui il y a peu démentait les rumeurs à ce sujet. Sarkozy devait venir présenter lui-même le projet le 14 février. Cependant, comme l'a rappelé le président du tribunal de commerce de Vienne, c'est le tribunal qui décide et, comme il y a deux autres propositions sérieuses, les trois seront examinées « au même niveau ».
L'usine Photowatt s'est installée à Bourgoin en 1990 pour fabriquer et monter des panneaux photovoltaïques, mais les premières réelles difficultés ont commencé en 2009, suite à la crise, avec de nombreuses périodes de chômage partiel.
En février 2011, le propriétaire de Photowatt international, le groupe canadien ATS, a annoncé la fermeture d'une des deux usines de Bourgoin, celle qui effectue l'assemblage des panneaux, activité reprise par Canadian Solar, installé en Chine. N'ont donc été conservés que la fabrication et le siège social. Cette fermeture a entraîné la suppression de 95 postes d'embauchés et le reclassement interne de 100 autres salariés, mais aussi le licenciement d'une centaine d'intérimaires. Le « plan social » court jusqu'au 31 mars 2012, et il a fallu que les travailleurs de l'usine se battent pour obtenir de meilleures indemnités de licenciement.
En novembre et décembre, il y a eu de nouveau du chômage partiel.
Mais le 8 novembre, à la demande de Photowatt, le tribunal de commerce l'a placé en redressement judiciaire, après l'annonce de son dépôt de bilan. L'activité s'est poursuivie, même si c'est au ralenti, avec un délai de six mois pour trouver un repreneur.
À la date limite du 10 février, trois repreneurs avaient déposé un dossier : EDF via sa filiale EDF EnR (Énergies nouvelles réparties), qui reprendrait 345 des 430 salariés et reclasserait en interne les 85 autres ; le fabricant de fours industriels ECM, qui reprendrait 379 salariés ; et la société d'assemblage de modules photovoltaïques Solazero, qui en conserverait 220.
Le tribunal de commerce donnera sa réponse le 22 février. Quel que soit le repreneur choisi, les travailleurs veulent conserver leur emploi.