Mardi 14 février, avant même l'annonce de la candidature de Sarkozy, Laurence Parisot, présidente du Medef et porte-parole du grand patronat, a présenté son programme pour l'élection présidentielle. Non pas qu'elle soit elle-même candidate, mais le patronat tient à donner sa feuille de route au futur président.

Ce dernier, s'il s'en tient aux voeux du Medef, devra donc repousser encore l'âge de départ en retraite des salariés, réduire une fois de plus les cotisations patronales et les impôts sur les sociétés, supprimer toujours plus de fonctionnaires utiles à la population, de façon à ce que l'État consacre tous ses moyens à garantir la rente des banquiers et les profits des capitalistes. C'est, peu ou prou, ce qu'ont fait tous les gouvernements depuis trente ans, la gauche succédant à la droite et vice versa, sans jamais revenir sur les cadeaux accordés au patronat par le gouvernement précédent.

Pour couronner le tout, Laurence Parisot demande que le temps de travail et son organisation ne dépendent plus de la loi, des conventions collectives, ni même du Code du travail, mais soient établis entreprise par entreprise. C'était déjà en partie le résultat de la loi dite des 35 heures du gouvernement Jospin, et Sarkozy vient de déposer un projet allant plus loin encore dans ce sens.

Le Medef est satisfait de l'actuel gouvernement, mais ne nourrit pas de folles inquiétudes quant à l'éventuelle arrivée de Hollande aux affaires. L'identité est presque parfaite entre les desiderata patronaux, la politique de l'État et les programmes des deux présidentiables.