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Leur société
La médecine scolaire en mauvaise santé
À l'appel du syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU), un rassemblement a été organisé le 7 février pour dénoncer la situation catastrophique de la médecine scolaire.
Actuellement, il existe 1 200 postes de médecins scolaires titulaires de la fonction publique pour les 12 millions d'élèves, soit un pour 10 000 élèves en moyenne. Mais ce n'est qu'une moyenne, et dans le département de la Mayenne par exemple, il n'y a plus qu'un seul médecin pour 26 000 élèves. La situation risque de s'aggraver puisqu'en 2010 seuls trois nouveaux médecins ont été inscrits à l'Ordre des médecins et 200 postes restent vacants, un salaire d'environ 2 000 euros n'étant souvent pas assez séduisant aux yeux des jeunes médecins. Enfin, le non-remplacement d'un médecin sur deux partant en retraite décidé par Sarkozy remet en cause à terme l'existence même du système de la médecine scolaire.
Pourtant, le rôle des médecins scolaires est primordial, tout comme celui des 7 600 infirmières scolaires, trop peu nombreuses elles aussi, quand elles ne sont pas tout simplement absentes des établissements. Pour bien des enfants des milieux populaires, c'est à l'école qu'ils ont la possibilité de se faire diagnostiquer, soigner, vacciner, surveiller. C'est à ce niveau que la prévention médicale peut intervenir avec efficacité, surtout pour les enfants des milieux les plus défavorisés.
À l'occasion du rassemblement du 7 février, une médecin scolaire rapportait à France Inter qu'elle avait reçu une enfant de 9 ans n'ayant pas été examinée depuis trois ou quatre ans et présentant un souffle au coeur, des problèmes dentaires et oculaires. Une autre expliquait que dans le département d'Ille-et-Vilaine, elle avait à charge un lycée, deux lycées professionnels, des collèges et quinze écoles. Et dans un département particulièrement sinistré comme la Seine-Saint-Denis, la moitié seulement des cinquante postes (notoirement insuffisants !) de médecins scolaires est pourvue.
Rien d'étonnant si, dans ces conditions, des parents de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) ont adressé en septembre 2011 un courrier à l'ONU et à l'OMS pour leur demander... une aide humanitaire. Ce qui en revanche a de quoi étonner et même scandaliser, c'est que cela se passe au 21e siècle, en France, dans l'un des pays les plus riches du monde !