Depuis le 10 janvier, le centre de recherches cliniques Forenap est en redressement judiciaire, en attente d'un éventuel repreneur. Les 120 salariés qui y travaillent ont manifesté le 7 février à Colmar, devant la préfecture du département. Ils craignent de se retrouver au chômage dès la fin de ce mois si aucune solution n'est trouvée.

Les travailleurs de Forenap veulent demander des comptes aux actionnaires de ce centre de recherches qui, il y a quelques mois encore, promettaient au Comité d'entreprise de « garantir » les emplois jusqu'en 2018 ; tandis que le directeur se vantait dans la presse d'avoir obtenu des salariés qu'ils soient « 40 % plus compétitifs ».

Le principal actionnaire est la fondation Transplantation, dont le président est un industriel alsacien, Robert Lohr, qui possède plusieurs usines de transport à travers le monde. Au-delà de la recherche dans le domaine des neurosciences, il y a surtout la recherche des bénéfices qui peuvent en être retirés.

Mardi 14 février, dans un communiqué, l'intersyndicale de Forenap a décidé de dénoncer une partie de ce qui est connu par les délégués du CE : surfacturations abusives et prestations fictives de la part de l'actionnaire principal - le total devant avoisiner les 800 000 euros - ainsi que l'opacité dans les comptes de l'entreprise.

La fondation Transplantation a été reconnue « d'utilité publique » pour son engagement dans la recherche scientifique. Mais ce qui serait réellement d'utilité publique, c'est que les profits amassés depuis des années par Forenap et ses actionnaires soient utilisés pour maintenir les emplois des 120 travailleurs.