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- Lutte ouvrière n°2272
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Airbus - EADS : Des emplois « low cost »
À Airbus (filiale à 100 % de EADS), 534 avions ont été livrés en 2011, soit 24 de plus qu'en 2010, et l'objectif pour 2012 est de 570 !
À ATR (filiale à 50 % de EADS), 54 avions ont été livrés en 2011 et la production devrait augmenter de 60 % en trois ans, soit au moins 80 avions à livrer en 2013.
Pour faire face notamment à cette augmentation des charges, Louis Gallois, le PDG d'EADS, a annoncé, lors de la cérémonie des voeux à la presse, que la société procéderait en 2012 à 9 000 recrutements dont... 4 000 temporaires. Pourquoi pas des CDI ?
Fin octobre 2011, 585 intérimaires travaillaient à Airbus Toulouse, sans compter les contrats de professionnalisation et autres. À Airbus Nantes, il y avait 300 intérimaires, sur un effectif de 1 945 salariés en CDI ! En Allemagne où la législation est différente, ils étaient plus de 3 000 sur les 16 000 travailleurs d'Airbus. Même si, lors d'une récente négociation avec le syndicat IG Metall, il a été convenu que le recours à l'intérim soit limité à 20 %, cela reste énorme.
Bref, un grand groupe comme EADS développe la précarité, au point que le journal Presse-Océan a pu récemment souligner la bonne santé, si l'on ose dire, de l'intérim en Loire-Atlantique (+ 8,6 % en 2011) en soulignant que c'est principalement l'aéronautique, Airbus Nantes et Saint-Nazaire, plus les sous-traitants, qui tirent l'intérim vers le haut. De même, le journal La Dépêche du 26 janvier dernier a pu titrer : « La région Midi-Pyrénées, bastion de l'intérim en 2011 », en précisant que les intérimaires étaient 26 300 en équivalent temps plein, soit une hausse de 20 %, et que « c'est la Haute-Garonne, portée par l'aéronautique et la construction, qui tire Midi-Pyrénées vers le haut ».
Mais pour les travailleurs, c'est la galère. Comme le montre cette pratique dénoncée chez Airbus Nantes. Au bout de dix-huit mois d'un contrat d'intérim, au lieu d'embaucher la personne compétente en CDI, l'entreprise d'intérim, sur ordre d'Airbus, change l'intitulé du contrat pour pouvoir continuer d'employer la personne de façon précaire et ainsi contourner la loi. Le travailleur intérimaire peut aussi être renvoyé chez les sous-traitants (Daher ou Aérolia) pour un certain temps et avant d'être plus tard « recyclé » à Airbus.
Les profits d'EADS, eux, ne sont pas temporaires. Alors, les embauches ne doivent pas l'être non plus.