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Dans les entreprises
RATP (Paris) : Le danger amiante et la négligence de la direction
Depuis un décret de 1977, il est reconnu que les employeurs sont au courant des risques dus à l'exposition à l'amiante. La RATP s'est engagée dans une campagne de désamiantage il y a une dizaine d'années et considère qu'elle a fait ce qu'il fallait pour en finir avec ce problème.
En fait, celui-ci revient de façon récurrente dans l'actualité de l'entreprise. Il y a quelques mois, des conducteurs de la ligne B ont utilisé leur droit de retrait parce que la présence d'amiante avait été révélée sur des rames du RER B. La direction en niait le danger mais a retiré les rames en question. Dans le secteur de la maintenance de la RATP, de nouveaux incidents ont eu lieu et la présence d'amiante dans de nouveaux matériaux a été révélée.
La direction semble réagir au coup par coup en fonction de la riposte des salariés, que ce soit pour leur fournir des fiches d'exposition montrant qu'ils ont été en contact avec l'amiante ou pour mettre en place une politique de prévention. Le 18 janvier, une centaine d'agents de M2E (Maintenance des Équipements des Espaces) étaient en grève pour demander à la direction qu'elle prenne toutes les mesures nécessaires pour qu'il n'y ait plus d'exposition à l'amiante. Ils demandaient que la présence ou le risque d'amiante soient indiqués sur les ordres de travaux et qu'en cas de doute, la direction fasse des prélèvements et des analyses.
Quelques échos parus dans les derniers bulletins Lutte Ouvrière de la RATP Maintenance illustrent ces incidents à répétition.
Ainsi la « découverte », sur plusieurs trains, d'enduits amiantés en état de décomposition a conduit la direction à mettre en quarantaine un nouveau secteur de Fontenay-sous-Bois.
Le choix de l'éradication complète de l'amiante aurait évité que de nouveaux agents soient mis en danger. Alors quand la direction la main sur le coeur, dit que le maximum sera fait, il y aurait de quoi sourire si notre santé n'était pas mise en jeu.
De même les travailleurs des ateliers de Pleyel ont découvert des copeaux suspects dans les coins salon des rames MF 77 qui reviennent de rénovation. Ils ont à juste titre appliqué leur droit de retrait deux jours de suite. La direction dit qu'il n'y a pas de danger ; mais les travailleurs veulent qu'elle dise tout et qu'elle fasse tout pour que personne ne soit empoisonné.
Dans la lettre où la direction de Fontenay-sous-Bois informe les travailleurs qu'ils font l'objet d'une déclaration primaire d'exposition amiante, elle parle « d'exposition accidentelle ». Mais ce sont ses négligences qui ont créé le risque de contamination. C'est elle qui est responsable. Pourtant la « mission amiante » de la RATP qui est censée travailler sur ce danger grave n'emploie actuellement que trois salariés ! On voit là le peu de cas que la direction fait du danger amiante malgré ses discours.