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Dans les entreprises
PSA-Poissy (Yvelines) : Coup de pub et bourrage de crâne
Lors du lancement, le 27 janvier, de la 208 à l'usine Peugeot de Poissy, en présence du ministre de l'Industrie, la direction a explicité sa politique.
Elle a fait dire par les chefs que l'usine de Poissy avait été « choisie », avec celles de Trnava, en Slovaquie, et de Mulhouse, pour ses « bons résultats », et que si on travaillait toujours aussi dur, cela pouvait garantir des emplois un certain temps...
La fermeture des usines d'Aulnay-sous-Bois et de Madrid étant programmée et le site de Sevelnord menacé, le message est clair : vous, vous avez de la chance d'avoir du boulot, alors soyez contents. Et travaillez dur, parce que vous êtes en concurrence avec l'usine de Trnava, où les salaires sont moins élevés...
On retrouve dans la presse économique le même refrain sur la concurrence des usines entre elles. Ailleurs, s'ajoute à ce discours un autre sur le thème du « produire français » qui garantirait les emplois. S'appuyant sur « les vitrages sont de Saint-Gobain et la climatisation de Valeo », le commentaire de la visite de Besson sur France 3 Île-de-France « se réjouissait que les deux tiers de la voiture soient d'origine française ». Mais comment affirmer que, même dans ce cas, les sous-ensembles sont intégralement fabriqués en France ? Et en quoi cela obligerait-il les patrons à ne pas supprimer des emplois ?
Varin, le président du directoire, se vantait toujours à la télévision de ce qu'en 2011 Poissy a embauché 700 personnes en CDI et accueilli le transfert de 300 salariés PSA d'autres usines, ajoutant que mille autres salariés allaient arriver en 2012. Sur le nombre d'ouvriers qui ont quitté l'usine en 2011 dans le cadre du plan de 6 200 suppressions d'emplois en Europe, ce fut le grand silence, de même que sur la nature des mille emplois supplémentaires qu'il a promis pour Poissy. Quand bien même il ne s'agirait pas d'un pur mensonge, combien de vraies embauches et combien de simples mutations... de l'usine d'Aulnay par exemple ?
Car si rien n'est fait pour l'arrêter, Peugeot prépare encore des milliers de suppressions d'emplois en France dans les années qui viennent, tout en écrasant de travail, sous prétexte de concurrence, les ouvriers qui resteront.
Il n'y a pas à chercher plus loin la source des 11 milliards en caisse revendiqués par PSA. L'entreprise n'a-t-elle pas aussi consacré 200 millions d'euros à racheter ses propres actions en août dernier, au profit des plus gros actionnaires ?