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- Lutte ouvrière n°2269
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Leur société
Dons de RTT et solidarité entre salariés : Tant que ça ne coûte rien aux patrons...
Un député UMP a déposé une loi « visant à encourager le don de jours de repos entre salariés ». Il explique avoir connu dans sa circonscription le cas de travailleurs d'une usine Badoit qui s'étaient cotisés pour offrir 170 jours de liberté à un de leurs camarades, afin qu'il reste au chevet de son jeune fils en phase terminale de cancer. On cite aussi le cas d'une salariée de Fuji-Autotech qui a pu rendre visite régulièrement à son mari hospitalisé, grâce à une telle solidarité de ses camarades de travail. Apparemment, dans un cas comme dans l'autre, le patron, lui, n'a pas marqué la même solidarité en permettant au salarié de s'absenter.
Remarquons que, loi ou pas, travailleurs et petites gens répondent présent à de telles situations, avec leur temps et leur argent, quand État et patrons sont aux abonnés absents. On le voit aussi par exemple avec les maladies dites orphelines, dont les grands groupes pharmaceutiques se détournent, car ils ne les trouvent pas assez rentables. Il n'y aurait pas de recherche, et donc d'espoir de guérison pour de telles maladies, si la générosité de millions d'anonymes n'y pourvoyait et si, année après année, des dizaines de milliers de bénévoles ne s'y donnaient pas de tout leur coeur, comme pour le Téléthon.
Quand on a besoin d'accompagner un proche dans la maladie, il faudrait pouvoir le faire sans que le manque de temps et d'argent s'ajoute aux soucis et à la peine. Comme pour la couverture-maladie, ou l'assurance-vieillesse, dont l'idée faisait pousser des cris d'orfraie aux possédants il y a un siècle, cela devrait être pris en charge par les employeurs et, globalement, ils en auraient largement les moyens.