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- Lutte ouvrière n°2268
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Dans les entreprises
Lejaby -- Issingeaux (Haute-Loire) : Non aux licenciements !
C'est mardi 17 janvier que les salariés de Lejaby-Rasurel devaient connaître la décision du tribunal de commerce de Lyon pour le choix d'un repreneur, suite à la mise en liquidation judiciaire de la société en décembre dernier, avec poursuite d'activité jusqu'au 20 janvier.
L'entreprise a déjà changé plusieurs fois de propriétaire et a fermé progressivement ses usines de la région Rhône-Alpes : quatre en 2003 et trois fin 2010, malgré les luttes des salariées pour s'y opposer. La fabrication de la lingerie est effectuée désormais majoritairement en Tunisie. Il reste en France un site de production à Yssingeaux (Haute-Loire), avec 93 salariés, et 220 personnes au siège social et entrepôts à Rillieux (Rhône).
Deux repreneurs étaient sur les rangs : l'entreprise de lingerie de nuit Canat, qui reprendrait 160 salariées, dont 53 à Yssingeaux, et un trio formé par Alain Prost (ex-La Perla, ex-Chantelle) associé à Michel Desmurs (sous-traitant de Lejaby au Maghreb) et à Christian Bugnon, fils de l'ex-PDG de Lejaby. Ces derniers garderaient 194 salariées mais fermeraient l'usine d'Yssingeaux.
Dans tous les cas, il y aurait de nombreuses suppressions d'emplois et, dans le cas de la fermeture de leur usine, les ouvrières d'Yssingeaux, qui ont parfois vingt ou trente ans d'ancienneté, se voient mal retrouver un emploi. Avoir travaillé tant d'années, avec un salaire au smic, pour fabriquer des sous-vêtements vendus très cher, et se voir accusées d'être responsables de la situation, c'est vraiment difficile à avaler !
Les ouvrières d'Yssingeaux étaient venues nombreuses à Lyon. Avec les salariées venues de Rillieux, elles se sont retrouvées une centaine à manifester à la Croix-Rousse, puis au tribunal. Après deux heures d'attente dans les couloirs, quand Alain Prost est sorti et s'est exprimé devant les médias comme s'il était sûr de l'emporter, la colère des ouvrières d'Yssingeaux a éclaté pendant qu'il exposait son projet qui les enverrait au chômage : « On ne veut pas perdre notre emploi », « Votre argent, c'est grâce à notre travail que vous l'avez », « On n'est pas morts, on va se battre ».
Et quand finalement on leur a annoncé qu'il faudrait encore attendre un jour pour avoir la réponse du tribunal, ça a été l'explosion, tout le monde reprenant ensemble « Non aux licenciements », puis chantant ensemble les chansons composées pour protester.