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Hôpital américain de Neuilly : Les « Executive » travailleurs se rebiffent
« L'année 2011 se termine dans un climat tendu suite à la publication des éléments de rémunération d'un certain nombre de salariés de l'établissement par un courrier anonyme », déclarait le directeur de l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine en décembre dernier. Quoi d'étonnant quand une infime minorité de très hauts salariés recevaient tout et l'immense majorité rien !
En effet, début décembre, les salariés découvraient la liste des primes attribuées pour l'année dans cet hôpital privé, très classe, réservé aux riches. La direction et les hauts cadres de l'hôpital se taillaient la part du lion dans cette liste. Le directeur général, pardon le « Chief Executive Officer » de l'hôpital, récupérait un pactole de près de 70 000 euros ; de nombreux hauts cadres, près de 12 000 euros. Quant au personnel soignant, cela allait de... 100 à 160 euros.
Lorsque la liste des primes a été connue, la colère est donc montée rapidement parmi le personnel. Et depuis le retour des vacances de Noël, elle n'est pas retombée.
Jeudi 5 janvier, une assemblée générale regroupait l'immense majorité du personnel de l'hôpital, au point qu'un débrayage était décidé pour le lendemain, fait rarissime dans cet hôpital, débrayage très suivi. En plus d'une augmentation des salaires de 4 % au minimum, la revendication d'un treizième mois était mise en avant.
À la suite du débrayage, les participants ont appris qu'un accord avait été conclu sans qu'ils n'en sachent rien entre des représentants syndicaux et la direction. Côté revendications, la direction accordait seulement deux primes et seulement pour l'année 2012 : l'une dite « d'intéressement », de 800 euros net, et l'autre, de 300 euros brut. Une hausse de salaires de 1 % en mars prochain et du même montant en octobre est annoncée par ailleurs.
Cela ne fait pas le compte, mais n'est pas rien non plus et n'aurait pas été obtenu sans la colère du personnel soignant et administratif, qui continue de réclamer une vraie augmentation qui, en plus, compterait pour la retraite.