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- Lutte ouvrière n°2266
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Leur société
Président ou futur candidat : Sarkozy sert la soupe aux capitalistes
Un sketch de nouvel an de la télévision allemande a, paraît-il, montré un Sarkozy faisant rire, en majordome de Merkel. Mais le vrai, tout en faisant mine de ne pas connaître la date de l'élection présidentielle, se trouve bel et bien en campagne. Et il a peu de chances de faire rire, en tout cas pas la majorité de ceux qui sont victimes de ses mauvais coups.
Ses traditionnels voeux télévisés ont constitué l'un des épisodes de cette campagne. « Mon devoir est de faire face et de vous protéger », a-t-il encore déclaré, non pas aux banquiers, mais à ceux qu'il espère voir voter pour lui en avril prochain. D'ailleurs, il n'y aura pas de nouveau plan de « rigueur », promet le président ou le candidat, toutes les « réformes », entendez les attaques contre la population, ayant déjà été réalisées jusque-là.
Le « travailler plus pour gagner plus » n'est plus de mode en ces temps où, chaque jour, mille chômeurs supplémentaires viennent frapper à la porte de Pôle emploi. Le voilà donc remplacé par « la lutte contre le chômage, une priorité de la fin du quinquennat ». Comme toujours, il va s'agir d'inventer de nouveaux cadeaux au patronat, sous prétexte de les inciter à embaucher, même temporairement. Présentée dans un « pacte compétitivité emploi » par le ministre du Travail, la flexibilité serait renforcée pour les salariés, qui pourraient devoir accepter sans même l'ombre d'une négociation une réduction de leur temps de travail -- et surtout de leur paye.
Toujours sous prétexte de donner « la priorité à l'emploi », il est question de diminuer une fois de plus le coût du travail salarié pour les employeurs. Les cotisations sociales dont ils sont redevables seraient transférées sur l'ensemble de la population, sous forme d'une hausse de la TVA. Le projet est enrubanné sous le terme de TVA « anti-délocalisation », une TVA censée rendre les entreprises françaises plus « compétitives » face aux voisines... si celles-ci ne bénéficient pas d'une telle mesure de leur côté.
La « priorité à l'emploi » sert aussi, visiblement, à donner à Sarkozy une posture pour tenter de ne pas baisser plus dans les sondages et d'éviter de payer, comme Jospin en 2002, pour son laisser-faire à l'égard des patrons licencieurs. Des coups de menton adressés aux PDG de PSA, d'Areva ou des banques qui suppriment des emplois, au brusque retournement destiné à faire mine de soutenir les salariés de SeaFrance ou ceux de Pétroplus, le président fait son cinéma.
Quant à la réalité que cela cache, il n'est pas besoin d'aller chercher bien loin : lorsque les salariés des entreprises de sûreté aérienne étaient en grève pour exiger 200 euros de plus par mois, ce n'est pas pour pousser leurs patrons à céder à une revendication plus que légitime que le président -- ou le candidat -- est intervenu, mais en envoyant la police pour briser leur mouvement.
Tout un symbole.