Conséquence de la flambée du chômage, ce sont désormais 115 chômeurs que les employés de Pôle emploi doivent suivre, contre 85 en 2008, 95 en 2009 et 105 en 2010. Et il ne s'agit que d'une moyenne. Selon un rapport récent du Sénat, en décembre 2010 déjà, « 32,2 % des conseillers suivaient plus de 130 demandeurs d'emploi et des pointes à plus de 200 demandeurs n'étaient pas rares dans des bassins d'emploi sinistrés ».

Dans ces conditions, les agents peuvent encore moins s'occuper des dossiers des chômeurs. Au surcroît de travail, aux heures supplémentaires imposées et aux pressions de toute sorte qui s'exercent sur les salariés, s'ajoutent les réactions parfois violentes de chômeurs, excédés par le fait que leur situation ne soit pas prise en charge.

Mais bien entendu, pour la direction générale, tout va bien : « Nous n'avons pas accumulé de retard sur les dossiers », a-t-elle déclaré, affirmant, comme elle le fait régulièrement, que le stock de dossiers en attente de traitement ne représente que trois ou quatre jours. Cette affirmation est cependant démentie par les salariés eux-mêmes. Ils dénoncent une situation qui se dégrade à toute allure pour eux, et en conséquence pour les conditions d'accueil et d'indemnisation des chômeurs.

Mais la direction générale de Pôle emploi, qui est sous la tutelle du ministre du Travail Xavier Bertrand, continue à supprimer des postes : 800 postes ont été supprimés en 2011, 1 600 sur les deux dernières années. Et la direction générale parlait à la mi-décembre 2011 d'en supprimer encore des centaines d'autres au niveau national, alors que le chômage explose, avec 1 000 chômeurs supplémentaires chaque jour, dimanche et jours fériés compris. Le journal Les Échos du 28 novembre 2011 affirmait que « les effectifs de Pôle emploi vont être dans le collimateur à partir de 2013 ».

Le gouvernement n'a qu'un objectif : faire des économies, quelles qu'en soient les conséquences pour les travailleurs. Agents de Pôle emploi et chômeurs sont victimes d'une même politique, celle d'un gouvernement au service des capitalistes, responsables du chômage.