Le gel du barème de l'impôt sur le revenu vient démentir une des promesses de Sarkozy, qui s'était engagé à ce qu'il n'y ait pas de hausses d'impôts durant son mandat. Or, selon les estimations des services fiscaux, 19 millions de foyers vont voir leurs impôts augmenter, tandis que des contribuables jusque-là non-imposables vont le devenir.

Traditionnellement, le barème des tranches d'imposition était chaque année revu à la hausse, afin de gommer les effets des hausses de salaires, notamment celle du smic, revalorisé en fonction de l'inflation. Or, des contribuables ayant eu ne serait-ce qu'une faible augmentation de salaire, mais un revenu réel restant en fait le même, risquent de passer dans une tranche d'imposition supérieure, par exemple de 5,5 % à 14 %. Selon le Syndicat national unifié des impôts, un contribuable ayant 17 000 euros annuels de revenus et dont le salaire a été revalorisé de l'inflation, soit 2,1 %, paiera 155 euros de plus en 2012... et combien l'année suivante ?

Un autre effet de ce gel du barème est de rendre imposables des personnes à faibles revenus, dispensées du paiement de l'impôt lorsque la somme à payer est inférieure à 61 euros. Cela concernerait environ 200 000 foyers fiscaux, qui vont payer doublement : d'abord en s'acquittant de l'impôt sur le revenu, ensuite en perdant des droits liés au fait qu'ils étaient non-imposables, tels que des réductions de taxe d'habitation ou de celle sur l'audiovisuel.