Commissions et rétrocommissions de Karachi : La vérité par petits bouts06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Commissions et rétrocommissions de Karachi : La vérité par petits bouts

Dans l'affaire des commissions (et rétrocommissions) pour des contrats d'armements avec le Pakistan et l'Arabie, les révélations continuent. Dans le cas du Pakistan, il y a eu un attentat causant 14 tués à Karachi, et il n'y en a pas eu en Arabie. Mais les commissions et rétrocommissions concernaient les deux pays.

Pas mal de « beau linge » se trouve inculpé dans cette affaire. Sont déjà mis en examen : Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet de Balladur à Matignon, et Renaud Donnedieu de Vabres, conseiller de Léotard, alors ministre de la Défense. Ont été en garde à vue : Aucher, ex-secrétaire général de la campagne électorale de Balladur, et Aurousseau, ancien président de son association de financement. Et la liste a tendance à s'allonger.

Maintenant c'est Sarkozy lui-même, ministre du Budget à l'époque de Balladur, qui a été mis en cause par Menayas, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense. Selon Menayas, la création d'une société off-shore luxembourgeoise, Heine, n'a pu se faire qu'avec l'aval de Sarkozy. Et c'est par le biais de cette société Heine que les commissions ont transité. Les rétro-commissions, elles, seraient passées plus discrètement par la Suisse, en espèces.

Le versement des commissions était légal à l'époque, alors qu'aujourd'hui elles sont « en principe » interdites. Les sociétés qui en payaient pouvaient les déclarer au fisc et ainsi payer moins d'impôts. Mais les rétrocommissions, elles, étaient parfaitement illégales. Et on sait que les intéressés ne parviennent pas à expliquer comment 15 millions de francs sont arrivés à cette époque sur le compte de campagne de Balladur de l'élection présidentielle de 1995. Ce qui n'a pas empêché le Conseil constitutionnel de fermer les yeux et d'entériner ce compte.

Les juges qui tentent de démêler petit à petit l'écheveau de cette histoire ont contre eux une partie de l'appareil de l'État, impliqué dans cette affaire. Et c'est en tout cas une course entre eux et un certain candidat à l'Élysée qui pourrait connaître quelques difficultés si tout ce qui est caché était rendu public...

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