À Bar-sur-Aube, la majorité des 208 salariés de Manoir Industries, ouvriers mais aussi employés des bureaux, se sont mis en grève reconductible le mercredi 14 décembre, arrêtant toute la production et empêchant la circulation des camions sur le site. Des intérimaires se sont joints aux grévistes.

En cette période de NAO (négociation annuelle obligatoire), l'intersyndicale du groupe Manoir Industries, qui compte 2 700 salariés, avait appelé à une journée de grève. Cette entreprise de métallurgie, spécialisée dans la production de pièces de précision pour l'aérospatial, l'armement, l'énergie et le secteur médical, revendique un chiffre d'affaires de 334 millions d'euros. À Bar-sur-Aube, la grève avait été préparée localement par deux débrayages réussis, le 30 novembre et le 13 décembre. Le fait est que d'un côté les carnets de commandes sont pleins, ce qui a obligé la direction à faire appel à quarante intérimaires, et de l'autre les salaires sont au plus bas, et même en retard par rapport aux autres usines. Pour les travailleurs de Bar-sur-Aube, ce qui a été obtenu lors des négociations à l'échelle du groupe (2 % d'augmentation en janvier et 0,5 % en juillet) n'a pas suffi. Ils réclament en plus l'équivalent d'une prime de 1 200 euros.

Réunis en assemblée ou devant l'entrée de l'usine, chacun a pu témoigner de sa détermination, de ses difficultés à joindre les deux bouts, mais aussi des conditions de travail dégradées du fait de l'absence d'embauches à la hauteur de la charge de travail.

Mardi 20 décembre, la grève en était à son cinquième jour. Une assemblée des grévistes était prévue à 17 h 30 pour décider la suite de l'action, en fonction des réponses données par le DRH du groupe en fin d'après-midi.