Irak : Le retrait des troupes américaines22/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2264.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Le retrait des troupes américaines

Neuf ans d'occupation, pour quel résultat ?

Le 18 décembre, les dernières troupes américaines ont quitté l'Irak, après neuf ans de guerre et d'occupation. Il restera cependant des militaires, 16 000 hommes affectés à l'ambassade pour protéger diplomates et ressortissants américains, auxquels s'ajoutent des milliers d'agents des officines de sécurité qui oeuvraient déjà dans le pays.

Quel bilan tirer de cette guerre menée par la première puissance mondiale, à la tête d'une coalition comptant quarante-huit pays ? Barack Obama, s'exprimant le jour même devant des soldats, a estimé que l'intervention était une « réussite extraordinaire ». « Nous laissons derrière nous un État souverain, stable, autonome, avec un gouvernement élu par le peuple. » Qui le président américain, qui a poursuivi une guerre enclenchée par Bush, peut-il convaincre par de telles paroles ?

À tout point de vue, l'intervention a été un désastre. Pour les États-Unis déjà, dont le gouvernement fait payer à la population les 770 milliards de dollars que la guerre a coûté au budget, une guerre dans laquelle 4 500 soldats ont laissé la vie et 32 000 autres ont été blessés, sans compter tous ceux qui en garderont des séquelles psychologiques.

Mais c'est la population irakienne qui a été la principale victime, avec au moins 100 000 morts, voire plusieurs centaines de milliers selon certaines estimations, et plus de 1 300 000 réfugiés. L'économie du pays est détruite, une grande partie de la population vit dans la misère, des services de base comme la distribution de l'eau et de l'électricité sont mal assurés, et l'extraction du pétrole, principale richesse du pays, se situe à un niveau très faible. Mais déjà des vautours des pays impérialistes lorgnent vers le marché de la reconstruction, estimé à plus de 180 milliards de dollars.

Quant à parler d'un « État stable, avec un gouvernement élu par le peuple », c'est là un non-sens, dans un pays où la corruption règne à tous les niveaux d'un l'appareil d'État que se disputent différents groupes religieux ou clans -- sunnites, chiites, kurdes -- y compris par des affrontements armés et des attentats. En guise de stabilité, la population irakienne connaît l'insécurité en permanence.

Voilà la situation catastrophique dans laquelle la guerre menée par les États-Unis a plongé l'Irak.

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