Grève de la sûreté aérienne : Toulouse-Blagnac22/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2264.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grève de la sûreté aérienne : Toulouse-Blagnac

À l'aéroport de Toulouse-Blagnac, lundi 19 décembre, la quasi-totalité des agents de sûreté d'ICTS reconduisaient la grève commencée quatre jours plus tôt. Comme dans les autres aéroports, ils réclament 200 euros et une amélioration des conditions de travail. Par contre, la situation était bien différente à la Brink's, l'autre société de sûreté.

Il y a quelques années, l'aéroport ne comptait qu'une société de sûreté : Securitas. Mais, après une grève de ses agents qui avait totalement bloqué l'aéroport, les gestionnaires de l'aéroport avaient décidé de se séparer de Securitas et de couper en deux le marché de la sûreté. La Brink's et ICTS, avec environ 160 salariés pour chacune de ces sociétés, prenaient alors la place de Securitas. Il s'agissait notamment d'affaiblir les futurs mouvements de grève d'une des deux sociétés en tentant de se servir des salariés de l'autre.

Vendredi 16 décembre, la grève débutait très fort à ICTS. La totalité des agents en CDI et une bonne moitié des chefs d'équipe étaient en grève. Mais, à la Brink's, la grève était en revanche très minoritaire. Les patrons de l'aéroport et des sociétés de sûreté allaient s'entendre pour limiter au maximum les conséquences du mouvement. ICTS faisait venir des agents (en CDD) de l'aéroport de Nice. La direction de la Brink's chouchoutait le personnel non gréviste en lui portant croissants, sandwiches et petits chocolats ! Le patron de cette société faisait même venir en renfort du personnel en repos et envoyait des agents sur les postes tenus d'habitude par ICTS. De plus, les procédures de contrôle étaient très allégées. Ainsi, les contrôles aléatoires de passagers étaient supprimés, ce qui en temps normal pourrait valoir le licenciement à un agent.

Mais rien n'a entamé la détermination des grévistes d'ICTS. Plusieurs fois par jour, ils défilent dans l'aérogare et reçoivent de nombreuses marques de sympathie des autres salariés de l'aérogare, mais aussi de passagers. On leur a interdit les vuvuzelas et les tambours : qu'à cela ne tienne, sifflets et tambours de fortune les remplacent. Ces manifestations joyeuses et bruyantes s'arrêtent devant les postes de contrôle où les grévistes s'adressent à leurs collègues de la Brink's restés au travail, pour les inciter à les rejoindre. Les grévistes se réunissent tous les jours et, voyant que les patrons de la sûreté ne lâchent rien, ils sont décidés eux non plus à ne rien lâcher.

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