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- Lutte ouvrière n°2264
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Dans les entreprises
Crédit Agricole : 2 350 suppressions d'emplois et 1 milliard de bénéfices
Après BNP Paribas et la Société générale, c'est au tour du Crédit agricole d'annoncer 2 350 suppressions d'emplois.
Les filiales les plus touchées sont CA CIB (la banque d'investissement et de financement du groupe) où 1 380 postes vont disparaître, dont 380 en France. Chez Cheuvreux, un des courtiers du groupe, 170 emplois sont supprimés. Et les filiales de crédit à la consommation n'y échappent pas puisque ce sont 600 postes, dont 300 en France, qui disparaissent. Le reste du Crédit agricole sera très certainement lui aussi touché car, pour la direction, « il faut faire des économies partout ».
Pourtant, malgré la crise financière qui, pour la direction, justifierait ces plans de suppressions d'emplois, le Crédit agricole, globalement, n'a pas fait de pertes. Jusqu'à présent les bénéfices sont au rendez-vous à chaque exercice comptable, et les gros actionnaires ont vu à chaque fois leurs poches se remplir. Même à CA-CIB, la filiale la plus touchée par la crise puisqu'elle est directement liée à la Bourse et à la situation du commerce mondial, le bruit court que les salariés toucheraient une prime d'intéressement en 2012, car les résultats de 2011 ne seraient pas si mauvais que ça. Et pour l'ensemble du groupe les estimations sont d'un milliard de bénéfices pour 2011.
Ces suppressions d'emplois inacceptables, le directeur général Jean-Paul Chifflet voudrait que les employés les acceptent : « Nous avons besoin de l'implication sans faille de l'ensemble des collaborateurs. Je sais pouvoir compter sur chacune et chacun d'entre vous », a-t-il déclaré.
Compter sur nous, alors qu'il va supprimer bon nombre d'implantations à l'étranger, dans des pays où le droit social est quasi inexistant, et où nos collègues du bout du monde se retrouveront pour la plupart sans emploi ? Compter sur nous, alors qu'en France on nous parle de mobilité interne -- ce qui peut vouloir dire changement de lieu de travail -- et de mobilité externe -- ce qui signifie partir du groupe avec un chèque, sans savoir quel emploi on pourra retrouver ?
Au Crédit agricole, comme ailleurs dans le pays, les travailleurs ne sont en rien responsables de la crise actuelle ni des décisions prises par les dirigeants. De l'argent, il y en a, et les bénéfices accumulés depuis des années doivent servir à maintenir les emplois, pas à assurer les profits des actionnaires.