Aux mois d'octobre et de novembre, une centaine de travailleurs, majoritaires dans leur atelier, ont décidé de poser le problème des faibles salaires à la direction des Chantiers, et ce bien avant les négociations annuelles obligatoires prévues début décembre. De nombreux débrayages ont eu lieu et une pétition (qui a recueilli 750 signatures) avait popularisé au reste de l'entreprise la lutte déjà entamée depuis quelques semaines par ceux des ateliers. Et, depuis deux semaines, entre 400 et 500 travailleurs de STX débrayent quotidiennement, en perturbant ponctuellement la production, pour montrer à la direction qu'ils n'acceptent pas le mépris qu'elle affiche au travers de ses propositions (1 % d'augmentation générale, soumis en plus à la validation d'une hypothétique commande de navire !).

Face à une direction sourde, qui mène clairement le combat contre les travailleurs des Chantiers (STX ou sous-traitants) les travailleurs tiennent à montrer que les navires ne se font pas sans eux. Et quel que soit le résultat de la dernière réunion de négociation, de nombreux travailleurs discutent avec lucidité de la solidarité et de l'unité qui se sont exprimées au travers de ces débrayages. Un constat, sous forme de menace pour la direction, que font de plus en plus de travailleurs, y compris ceux issus de secteurs jusqu'ici moins habitués à la lutte collective.