L'amiante a déjà tué plusieurs cheminots des ateliers SNCF d'Oullins. Mais la direction ne cesse de traîner pour faire des travaux systématiques de désamiantage. Si les réactions des cheminots la contraignent à démarrer ces travaux, elle ne s'en préoccupe plus dès que la pression retombe.

Pourquoi ? Parce que cela freine la production ? Parce qu'elle estime que cela lui coûte trop cher ? Parce que l'amiante ne fait pas partie de ses préoccupations ? Peut-être bien les trois. Tout cela avec un parfait mépris pour la santé des cheminots.

Après avoir dû fermer complètement deux bâtiments, à chaque fois parce que les cheminots avaient imposé leur droit de retrait, c'est aujourd'hui l'atelier du Montage qui est sur la sellette. Déjà des travaux avaient été commencés sur le toit de ce bâtiment pour en enlever la couche externe en brai de houille, elle aussi amiantée. L'inspection du travail les a fait arrêter en exigeant des mesures plus strictes pour protéger les ouvriers qui y participaient. Mais depuis début septembre, ce désamiantage reste en plan.

Depuis, dans la semaine du 21 au 26 novembre, une entreprise du BTP est intervenue pour creuser des tranchées dans la dalle en béton de cet atelier. Les travaux, faits à la disqueuse et au marteau-piqueur, ont libéré beaucoup de poussières. Suspectant la présence d'amiante dans le béton, des cheminots ont alerté le CHSCT (Comité hygiène, sécurité et conditions de travail), et des prélèvements dans les gravats ont été analysés. Les résultats ont montré une présence d'amiante de type crocidolite. Mais cela n'a pas empêché la direction de laisser reprendre des travaux sur cette dalle ainsi que des travaux du même type dans un autre bâtiment.

Finalement tous ces travaux ont quand même été stoppés, mais là encore ce sont des cheminots et les membres du CHSCT qui ont pris l'initiative, pas la direction, qui refuse d'arrêter la production. Elle se contente de fournir des masques individuels, ce qui est bien le moins, mais loin d'être suffisant.

À la SNCF, comme dans bien d'autres entreprises, les travailleurs eux-mêmes doivent prendre en charge leur propre sécurité.