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- Lutte ouvrière n°2263
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Dans les entreprises
PSA Mulhouse : Quand chômage alterne avec cadences infernales
Alors qu'une partie de l'usine PSA de Mulhouse -- la ligne des C4 et DS4 -- enchaîne depuis plusieurs mois les samedis matin et dimanches soir travaillés, une autre partie -- celle où sont produites les 206+ et les 308 -- est mise huit jours au chômage technique au mois de décembre.
Comme dans les autres usines du groupe PSA qui connaissent des périodes de chômage, la direction explique qu'il s'agit d'anticiper une baisse des ventes. En réalité, ces jours de non-production sont un bon moyen pour PSA de diminuer ses stocks de voitures avant la fin de l'année, et donc de payer moins d'impôts.
Mais la baisse des commandes n'est pas pour autant synonyme de baisse des cadences. En effet, en dehors de ces jours de chômage, les travailleurs qui produisent les 206+ et les 308 se voient imposer des rythmes de travail intenables : 45 véhicules sortent de la ligne de montage chaque heure, soit une voiture toutes les 1,15 minute, et le programme de production quotidien est régulièrement dépassé.
Pour de nombreux ouvriers, il est aberrant de travailler à ce rythme, avec des charges de travail qui ne laissent pas une seconde pour souffler, pour se voir ensuite imposer des périodes de chômage.
En fait, PSA a vite fait ses comptes : lors des jours travaillés, les installations tournent à plein régime. Puis, quand tout s'arrête, c'est l'État, donc la collectivité, qui prend intégralement en charge le paiement du chômage à hauteur de 75 % du salaire brut. Plusieurs centaines d'intérimaires, eux, ont une perte sèche sur leur salaire : ainsi leur paye de décembre sera inférieure à 500 euros !
Voilà donc un exemple de la façon dont les pouvoirs publics vident les caisses de l'État au profit des grands groupes capitalistes... pour ensuite demander à la population de payer les dettes qu'ils ont faites, tandis que les actionnaires continuent à se voir verser de confortables dividendes. Et dire que PSA a fait un milliard de bénéfices l'an dernier ! Ce serait à lui de payer.