Jeudi 24 novembre, le député UMP Yves Jego, avec tout un groupe de cravatés, s'est rendu à l'usine Fagor Brandt pour remettre le label « Origine France Garantie », censé revaloriser les productions nationales. Pour obtenir ce label de l'association Pro France, créée en mai suite à une mission confiée par Sarkozy au député Jego, le produit doit être fabriqué en France, ainsi qu'au moins 50 % de ses composants.

Ce label « Origine France » avec « maintien de la production et préférence française à prix et qualité égaux », a vraiment de quoi faire rire dans une entreprise qui ne cherche qu'à fabriquer au moindre coût là où c'est possible et qui a appartenu successivement à un groupe italien puis israélien et maintenant espagnol...

Ce qui fait moins rire est que chaque rachat a été accompagné d'une vague de licenciements ; l'usine, qui comptait un millier de travailleurs il n'y a pas si longtemps, n'en compte plus aujourd'hui que 585. Pour ceux qui restent, ce sont les cadences qui augmentent, les heures supplémentaires, la précarité : l'usine compte actuellement 160 intérimaires. Tout cela pour des salaires souvent proches du smic, tandis que des appareils comme la nouvelle table à induction piano se vendent 4 000 euros pièce.

En tout cas, ce ne sont pas l' « Origine France » et la « préférence française » affichées par le label qui à l'avenir protégeront en quoi que ce soit les travailleurs contre des licenciements ou les bas salaires, mais leur lutte contre le patron pour se faire respecter.