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- Lutte ouvrière n°2262
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Dans les entreprises
Usine McCain -- Harnes (Pas-de-Calais) : Contre les bas salaires et les conditions de travail, vive la grève !
Depuis dimanche 4 décembre au soir, une grande partie des 550 ouvriers de production mais aussi des employés de McCain à Harnes près de Lens, qui produisent des frites surgelées, sont en grève.
La grève a démarré sur les salaires. Des salaires bas : avec vingt-cinq ans d'ancienneté, un ouvrier de production gagne par exemple 1 500 euros, primes d'ancienneté et d'assiduité comprises. Mais sur ce problème très important des salaires -- les grévistes exigent 10 % d'augmentation -- sont venus s'en greffer d'autres : celui de la surcharge de travail, des conditions insupportables, du travail posté qui use, des heures supplémentaires imposées le dimanche.
En effet les rythmes de travail sont effarants : c'est le 2-2-2, soit deux jours de travail le matin (5 h-13 h), les deux jours suivants l'après-midi (13 h-21 h) et les deux derniers de nuit (21 h-5 h), sans parler des heures supplémentaires le dimanche. Le tonnage de frites est toujours plus important, mais il n'y a pas d'embauches, les départs ne sont pas remplacés. De plus, des responsables, dont les dents rayent le parquet, ont des propos désobligeants, blessants envers les salariés. Ils ont peut-être fait des études dans des « grandes écoles », mais ils n'ont pas appris la politesse et le respect de l'autre !
Ces mauvaises conditions de travail sont aussi fortement ressenties dans les bureaux car, avec le flux tendu, il est toujours plus difficile d'expédier les produits, de contrôler l'approvisionnement, les bureaux manquent d'espace, les pressions sont toujours plus fortes. Alors, la colère a explosé aussi chez les administratifs.
La direction a pour projet de doubler la capacité de production en 2016, sans embauche, sans machine supplémentaire.
McCain fait des profits, il faut prendre sur ces profits pour partager le travail, c'est-à-dire embaucher largement. La direction veut doubler la production ? Alors, qu'elle double le personnel sur les lignes et dans les bureaux ! Et qu'elle prenne aussi sur les dividendes des actionnaires pour payer des salaires décents, qui permettent de vivre correctement et de remplir les caddies au supermarché !