SNCF : Changements d'horaires - Pour moderniser ou... tenter de rattraper le retard ?07/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2262.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Changements d'horaires - Pour moderniser ou... tenter de rattraper le retard ?

Dimanche 11 décembre est la date fixée à la SNCF pour le « lancement du service annuel 2012 », qui se traduira par de nouveaux horaires de trains.

Depuis quelques semaines, l'entreprise annonce aux voyageurs qu'ils doivent vérifier leurs horaires de voyage car 85 % de ceux-ci vont changer. Elle justifie ces changements par la nécessité d'effectuer des travaux, avec pour slogan : « Nous modernisons vos lignes ! »

Que des travaux soient plus que nécessaires, c'est certain. Mais de là à qualifier cela de modernisation, il y a un grand pas. En fait, il s'agit d'une remise en état d'un réseau que la SNCF a laissé se dégrader, avec des rails fatigués et des voies qui s'affaissent.

Ainsi l'âge moyen de nombreuses lignes est passé de 17,5 ans en 2000 à 21,6 ans en 2010. Sur les lignes les moins chargées, on atteint parfois des âges moyens de 29 ans ! Cela n'a rien d'étonnant lorsqu'on sait que l'ensemble des investissements de « régénération » a diminué de près de 25 % depuis 1983.

La dégradation de l'état des lignes est telle que la sécurité exige de réduire la vitesse de passage des trains, et cela un peu partout sur le réseau. Ainsi, en une dizaine d'années, les kilométrages de lignes nécessitant un ralentissement ont été multipliés par trois, passant de 1 000 à 3 000 kilomètres.

La réduction des investissements en matière d'entretien s'est accompagnée de la baisse du nombre de cheminots s'occupant des voies, des rails, du ballast, etc. De 2000 à 2010, les effectifs des travailleurs de l'Équipement sont passés de 42 300 à 37 000, soit 5 300 postes supprimés.

Aujourd'hui des travaux de grande ampleur s'imposent, avec des difficultés accrues pour les voyageurs. C'est cela aussi l'irresponsabilité de la direction SNCF, qui tente de compenser aujourd'hui, faute d'avoir été capable de mener une politique correcte de prévention.

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