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- Lutte ouvrière n°2262
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Hongrie : Le droit du travail bafoué
Quelques mois après l'entrée en vigueur d'un ensemble de lois muselant la presse et d'une nouvelle Constitution profondément réactionnaire faisant référence « aux fondations de la Hongrie bâties il y a mille ans par notre roi saint Étienne », le gouvernement de l'ultraconservateur Viktor Orban s'en prend aux travailleurs.
Le projet de code du travail discuté en ce moment au Parlement, majoritairement acquis à la politique de Viktor Orban, est une attaque en règle contre les salariés : il prévoit notamment la fin du droit aux majorations salariales pour les heures supplémentaires ou le travail en équipe, la réduction de la durée des congés payés, la suppression de l'interdiction de licencier une femme enceinte. Un employeur pourrait transmettre légalement le dossier d'un salarié à un autre employeur, ce qui revient à officialiser la pratique des listes noires.
Côté syndicats, le nouveau code du travail leur enlèverait le droit de se présenter en justice, supprimerait les protections des représentants du personnel et le droit à des heures de délégation. Toute grève contre des mesures décidées par le gouvernement sera déclarée illégale.
Le droit de grève avait déjà été très limité par ce même gouvernement. Pendant les six premiers mois de cette année, neuf grèves dans les transports et services publics ont été purement et simplement interdites.
Les organisations syndicales, qui avaient accompagné toutes les privatisations et vagues de licenciements après la chute du Mur, et qui par la suite ont servilement accepté les plans d'austérité concoctés sous l'égide du FMI par les parvenus au pouvoir, ne sont ainsi récompensées que par le mépris. Les travailleurs quant à eux sont directement attaqués, et pour certains poussés à la misère.