Au bureau de poste de Paris 8 où travaillent 370 personnes, facteurs et autres services travaillant dans le même immeuble, la direction vient d'annoncer qu'elle veut mettre en vente le site.

Le bureau, rue de la Boétie dans le 8e, est en effet dans un bâtiment haussmannien classé, d'une surface de plusieurs milliers de mètres carrés. Elle veut envoyer les postiers dans un autre lieu du 8e et faire au passage une opération immobilière qui devrait lui rapporter plusieurs dizaines de millions d'euros.

En fait, si l'on englobe toutes les opérations de ventes immobilières envisagées par La Poste au niveau national, leur montant devrait se situer au minimum entre 1 et 2 milliards d'euros. La Poste, comme beaucoup d'autres entreprises, banques ou assurances, cherche à récupérer ainsi de l'argent frais pour le réinjecter rapidement sur des placements financiers. C'est ainsi que, tout récemment, La Banque Postale s'est retrouvée impliquée comme beaucoup d'autres banques dans la spéculation sur la dette grecque.

Quant au bureau de Paris 8, non contente d'empocher au passage des dizaines de millions d'euros, la direction en veut toujours plus : elle a annoncé qu'elle voulait profiter du transfert pour supprimer des emplois et organiser une restructuration, ce qui a scandalisé tout le monde.

À cette annonce, plus d'une centaine de postiers se sont retrouvés en assemblée générale pour s'opposer à cette direction qui veut le beurre et l'argent du beurre !

Quand la question a été posée à la direction, à savoir : que deviendraient les postiers de tous les services ? et les collègues de la cantine ? et ceux du nettoyage ? sa seule réponse a été qu'elle comptait supprimer la cantine et que, pour tous les autres, elle ne donnerait aucune garantie. Certains services isolés ont même appris la nouvelle uniquement de bouche à oreille par d'autres agents, la direction n'ayant même pas jugé bon de les tenir informés.

Les postiers rassemblés ont décidé d'exiger qu'il n'y ait aucune suppression d'emploi et qu'il y ait au contraire un règlement global couvrant l'ensemble des salariés de l'immeuble : que les 370 personnes travaillant sur le site de Paris 8 puissent avoir la garantie, poste par poste, qu'il n'y aura aucune dégradation de leurs conditions de travail.

Et dans les semaines qui viennent ils vont se retrouver au fur et à mesure, pour faire en sorte que ce ne soit pas la direction qui fixe le tempo en divisant les services et pour que personne ne reste sur le carreau.