Snecma -- Gennevilliers et Corbeil-Essonnes (Ile-de-France) : « On ne travaillera pas jusqu'à 62 ans » !30/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2261.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma -- Gennevilliers et Corbeil-Essonnes (Ile-de-France) : « On ne travaillera pas jusqu'à 62 ans » !

À la Snecma, groupe aéronautique qui fabrique des moteurs d'avion, un accord maison dit de « travaux pénibles » permet, en fonction de la pénibilité de certains métiers, de partir en préretraite un, deux, voire cinq ans plus tôt, avec la garantie de toucher 70 % de son salaire brut jusqu'à l'âge légal de la retraite.

Dans le cadre du renouvellement de l'accord, la direction a tenté d'exclure certains métiers, d'en baisser d'autres de catégorie (car il y a plusieurs catégories de pénibilité) et enfin de diminuer la garantie de rémunération de 70 à 65 %. La revendication de la CGT, partagée par nombre de salariés, est de réclamer un départ anticipé avec 75 % du salaire, avec un minimum garanti de 2 000 euros par mois.

Dans plusieurs secteurs des usines de Gennevilliers et de Corbeil en région parisienne, depuis plusieurs semaines le projet de la direction engendre le mécontentement. À l'origine, l'accord signé en 1986 à l'usine de Gennevilliers concernait les métiers de la forge et de la fonderie, qui étaient parmi les plus durs de l'usine. À force de débrayages et de grèves, d'autres métiers ont été intégrés. À Corbeil, cela concerne essentiellement les secteurs dits des Fours, des Traitements thermiques et bien d'autres. Les arrêts de travail et débrayages se sont multipliés. À Gennevilliers, il y a eu jusqu'à 400 grévistes, à Corbeil environ 200.

Face à la mobilisation, la direction a fini par concéder le maintien des 70 % qui existaient déjà ! De plus, à Corbeil, deux nouveaux métiers ont été inclus dans l'accord. Mais pour tous le compte n'y est pas. Et mardi 29 novembre le secteur des Forges de Gennevilliers a fait de nouveau grève une journée entière.

Ce qui choque le plus est que la Snecma, dont les profits sont au beau fixe et les carnets de commandes pleins, tente de remettre en cause un accord qui, loin d'être parfait puisqu'il exclut ceux qui ont fait une carrière en 3 X 8, accorde un départ anticipé aux travailleurs dont le métier est reconnu pénible. Ces attaques apparaissent d'autant plus injustes, et les revendications légitimes aux yeux de tous, que la nouvelle réforme sur les retraites oblige à rester à l'usine jusqu'à 62 ans ! Et c'est cela qui ne passe pas.

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