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- Lutte ouvrière n°2261
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Leur société
La droite et les 35 heures : Une autre façon d'attaquer les travailleurs
L'UMP démarre sa campagne électorale en revenant en force sur l'un de ses thèmes favoris, qui est de s'en prendre aux 35 heures. À en croire ses représentants, elles seraient un frein à la croissance parce qu'elles nuiraient à l'embauche, tout en encourageant les salariés à ne pas travailler.
En fait, si le ton est virulent pour clamer qu'il faut en finir avec les 35 heures, les propos tenus font preuve de plus de modération. La ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a proposé d'ouvrir des accords de branche seulement « dans les secteurs où les 35 heures posent durablement des problèmes ». Et le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, est allé dans le même sens en se déclarant opposé à « une loi arbitraire », disant même qu'il « ne faut pas faire n'importe quoi ».
Cette prudence dans le « détricotage » des 35 heures est moins due à la crainte des réactions des travailleurs qu'au fait que le patronat dans son ensemble en a tiré bénéfice. Le Medef et la CGPME, qui représentent les dirigeants des grandes et des petites entreprises, ne s'y trompent d'ailleurs pas. « Nous nous sommes adaptés bon gré mal gré aux 35 heures. Aujourd'hui, nous avons besoin de stabilité. Et nous craignons que, derrière cette idée de relever la durée du travail, se cache une volonté de revenir sur les allégements de charges. » Tout est dit.
Les ténors de l'UMP tiennent donc un double langage. Un à destination des oreilles complaisantes qu'ils sont sûrs de trouver dans l'électorat de droite et d'extrême droite, parmi toute cette couche de petits bourgeois profondément antiouvriers qu'ils veulent séduire. Pour ce faire, ils multiplient les insultes contre les travailleurs qui, à leurs yeux, ne penseraient qu'à leurs jours de RTT et à prendre des congés maladie et qui, en plus, auraient le culot de demander à être payés, conduisant ainsi le pays à la ruine.
Mais ces politiciens n'oublient pas qu'ils sont payés pour défendre les intérêts des patrons et ils leur promettent que, quelles que soient les modifications apportées aux horaires de travail, s'il y en a, elles se feront à leur avantage. Pour preuve, si les 35 heures étaient la calamité économique qu'ils dénoncent, qu'est-ce qui les aurait empêchés de faire voter une loi annulant toutes les dispositions des lois Aubry ?