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Leur société
Implants mammaires défectueux : Un nouveau scandale médical
Une femme porteuse d'implants mammaires fabriqués par la société Poly Implant Prothèse (PIP) est décédée le 21 novembre à Marseille des suites d'un cancer. Depuis mars 2010, les implants de cette société avaient été retirés du marché par l'Afssaps, l'agence chargée de contrôler les médicaments, du fait des risques de fuite du gel de silicone qui les remplissait. On avait aussi appris que la société PIP utilisait, à la place du gel médical prévu, du silicone industriel interdit à l'usage médical. Les implants pouvaient se rompre et le gel se diffuser dans l'organisme des 30 000 patientes ayant eu des implants de cette société. Mais, entre-temps, PIP était devenu, pour le plus grand profit de ses patrons, le numéro trois mondial d'un secteur en pleine expansion, les implants mammaires étant largement utilisés dans la chirurgie réparatrice du cancer du sein.
En mars 2010, une enquête préliminaire avait été ouverte pour faux et usage de faux, publicité mensongère et tromperie sur les qualités substantielles d'un produit, mise en danger de la vie d'autrui. Depuis, la société PIP a été mise en liquidation judiciaire, 2 000 plaintes ont été déposées et une information judiciaire pour blessures involontaires et homicide involontaire va être ouverte à Marseille.
Il faut espérer que ce patron qui n'a eu aucun scrupule à trafiquer ses produits soit lourdement condamné. Mais cette affaire met aussi l'accent sur l'incapacité totale des agences comme l'Afssaps à contrôler quoi que ce soit. Celle-ci se défend en disant qu'elle a interdit les implants défectueux. Mais comment expliquer que ce gel industriel ait pu être utilisé à la place du gel médical ?
Après l'affaire du Mediator, ce nouveau scandale sanitaire montre que les industriels font ce qu'ils veulent, sans aucun contrôle efficace.