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- Lutte ouvrière n°2261
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Dans les entreprises
Aveyron : La Poste recule face aux facteurs en grève
Dans l'Aveyron, sans les mobilisations successives des salariés et de la population, bien des services publics de proximité, comme les maternités de Decazeville et Saint-Affrique, auraient disparu depuis longtemps. Il en est de même pour les services postaux dits non rentables, comme les bureaux des petites communes ou même les boîtes aux lettres dans les villages un peu isolés.
Les plans prévus par la direction de La Poste pour réorganiser la distribution du courrier sur les secteurs de Millau et de Decazeville, se traduisant dans un cas par la suppression de dix postes, et dans l'autre de 7,5 (plus d'un poste sur huit), ont soulevé le mécontentement des facteurs. Cela signifierait pour eux un alourdissement des tournées.
Quand les postiers des deux centres ont décidé, lundi 14 novembre, de se mettre en grève illimitée contre ces mesures et d'occuper leurs centres, leur mouvement a tout de suite eu un écho assez large. La direction de La Poste a tenté l'intimidation, en envoyant les huissiers et en déférant 33 grévistes devant le tribunal de Rodez. Puis elle a tenté d'organiser une distribution parallèle du courrier par des camions venus directement du centre principal d'Albi. Mais les grévistes ont fait appel au soutien de la population et organisé des rassemblements de soutien : 600 personnes sont venues à deux reprises à Decazeville, et 500 à Millau. Dans les communes, des élus ont soutenu le mouvement en empêchant l'installation de voitures postales sur les places publiques pour distribuer le courrier et briser la grève.
Finalement, la direction de La Poste a dû ouvrir des négociations. Après onze jours de grève, elle a cédé aux grévistes le maintien de cinq postes à Decazeville et de sept à Millau.