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Leur société
Budget de l'Outre-mer : Toujours des cadeaux aux plus riches
Le gouvernement a dévoilé son plan de financement pour l'Outre-mer pour les deux ans qui viennent. Celui-ci, comme tous les choix et décisions qu'il prend, sent la rigueur pour les classes populaires.
Le budget de l'Outre-mer subit une baisse de 56 millions d'euros, tout en restant majoritairement dédié au patronat. Près de la moitié du budget, soit 1,144 milliard, pourrait être rangée dans la rubrique « soutien aux entreprises », puisqu'il s'agit d'un ensemble de cadeaux, sous forme notamment d'exonérations de cotisations sociales patronales, de réductions d'impôts sur les sociétés, d'abattement des taxes foncières pouvant aller jusqu'à 100 %, etc.
La ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, a prétendu faire de l'emploi et du logement ses deux priorités. Mais le montant de la ligne budgétaire unique (la «LBO»)pour 2012 et 2013 qui finance le logement social n'augmente absolument pas. Elle stagne à 274,5 millions d'euros par an. Ce n'est pas avec une telle somme que pourront être résolus les difficiles problèmes du logement. Aux dires d'un rapport du Sénat, il faudrait pour tout l'Outre-mer bâtir 45 000 logements par an, loin des 6 000 en moyenne qui ont été construits durant les cinq dernières années.
Alors que Penchard ne tarit pas d'éloges sur les bienfaits de la défiscalisation pour la construction des logements sociaux, elle reconnaît dans le même temps que, « contrairement à certaines affirmations, c'est bien la LBU qui est le moteur de la production de logements sociaux, et non la défiscalisation ». Un aveu tardif, qui souligne néanmoins que tous les cadeaux faits aux riches n'avaient d'autre but que de les satisfaire. Toutes les sommes dont ils ont bénéficié dans le cadre de la défiscalisation Sellier Outre-mer, et qu'ils continueront à percevoir jusqu'à la fin de l'année 2012, auraient été bien plus utiles à abonder les crédits d'État pour le logement social.
Quant à l'emploi, il reste lui aussi le parent pauvre du budget. La seule promesse est l'augmentation l'an prochain du nombre de places de stages au SMA (Service militaire adapté), de 1 000 par rapport à 2011. L'aide à l'insertion atteint péniblement les 224 millions d'euros, soit à peine un cinquième de ce qui sera offert au patronat. Cette différence à elle seule témoigne de la politique du gouvernement : servile vis-à-vis des riches, dure et méprisante à l'égard des classes populaires.