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Leur société
Accord écologistes -- Parti socialiste : Une centrale nucléaire vaut combien de sièges ?
Après des semaines de négociations, laborieuses nous dit-on, les dirigeants du PS et ceux d'Europe Écologie-les Verts ont abouti à un accord, à minima.
Les écologistes n'ont obtenu aucun engagement ferme concernant le nucléaire, c'est-à-dire sur les objectifs qui constituent leur fonds de commerce électoral. Par contre, ils y ont gagné 60 circonscriptions aux élections législatives qui vont suivre de près l'élection présidentielle de 2012.
Cela leur laisse espérer 20 à 30 sièges de députés si Hollande l'emporte et 15 députés en cas de défaite, les assurant de pouvoir disposer d'un groupe parlementaire et des avantages politiques, matériels et financiers qui vont avec.
Les dirigeants du PS ont aussi promis d'instaurer une dose de proportionnelle dans l'élection à l'Assemblée nationale pour 2017, ce qui concernerait de 15 à 20 % des députés. Cela permettrait, de façon marginale, à des formations qui sont aujourd'hui exclues de toute représentation d'accéder à cette assemblée. Mais pas forcément, puisqu'il suffirait que l'on institue une barre minimum de suffrages à atteindre pour qu'une partie des électeurs continue à être exclue de toute représentation.
Loin d'être une fin, cette partie de l'accord PS-EELV risque fort d'être une source de conflits entre les deux partenaires. Certains caciques du PS regimbent déjà, protestant à l'avance contre l'idée qu'il faudrait céder la place à un candidat écologiste. Voilà qui promet !
Ces marchandages ont permis d'illustrer comment fonctionnent ces institutions qui, prétend-on, représentent le summum de la vie démocratique. Ce qui est décisif à ce niveau, ce ne sont pas tant les idées et les objectifs que l'on défend dans les campagnes électorales, et plus généralement toute l'année, ni même le nombre de suffrages que l'on peut recueillir, mais les arrangements conclus. Europe Écologie-les Verts, qui prétend promouvoir une façon différente de faire de la politique, ne déroge pas à cette règle.
Reste en suspens dans cet accord, outre les problèmes liés au nucléaire et à l'environnement, la participation ou pas des écologistes à un gouvernement de gauche. Sur cette question, le marchandage continuera sans doute jusqu'au lendemain du premier tour de la présidentielle.
Mais ce que l'on oublie de souligner, même si des désaccords subsistent, c'est qu'il existe un domaine où les deux partenaires se sont mis rapidement d'accord. Les socialistes ont rejoint les écologistes sur l'idée de mettre en place une fiscalité verte, une re-sucée de la taxe carbone qui pèsera sur le niveau de vie des classes populaires. Les écologistes se sont alignés sur les socialistes en ce qui concerne les retraites. Tous deux se disent en faveur d'une retraite à 60 ans mais sous condition d'avoir les annuités suffisantes. Une position qui en fait n'est pas loin de ce qu'ont mis en place Sarkozy et Fillon.