« Quelques minutes vous séparent du prestigieux faubourg Saint-Honoré, de la place des Victoires, et des grands magasins, hauts lieux de la mode. Vous êtes à une encablure du quartier du Marais de la toute proche place des Vosges, chargée d'histoire et modèle d'architecture 17e siècle. Entre la place Vendôme et ses joailliers mondialement connus, et la place de la Bastille et ses fameuses brasseries. » C'est, sur son site Internet, la page d'accueil de l'hôtel Novotel Paris Les Halles. En un clic, on peut y réserver une chambre : pour la nuit du 8 novembre, la rubrique « meilleur tarif » indique 349 euros, et cela va jusqu'à près de 500 euros.

Mais le site ne parle pas des femmes de chambre. Depuis le 6 octobre dernier, elles sont en grève. En gros, elles se battent pour le respect du droit du travail. En effet elles revendiquent, entre autres, le paiement du travail de nuit, des dimanches et des jours fériés ; une prise en charge de la mutuelle à 50 % par l'employeur ; des tenues de travail en nombre suffisant et régulièrement lavées par l'employeur ; le rappel des heures supplémentaires sur les cinq dernières années ; et aussi pas plus de douze chambres à nettoyer pour six heures de travail. Un rapide calcul sur ce dernier point : comme elles sont payées au smic, cela ferait... 3,50 euros net par chambre. Eh bien, c'est trop pour leurs patrons.

Novotel, c'est le groupe Accor, « premier opérateur mondial dans l'hôtellerie ». Il n'est pas le patron direct des femmes de chambre. Il a sous-traité le nettoyage au mieux offrant, en l'occurrence la société Sin et Stes, filiale du groupe Elior qui, lui, se félicite d'une progression de près de 30 % de ses résultats en 2009.

On rêve du coup de balai qui délogera tous ces parasites...