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- Lutte ouvrière n°2257
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Leur société
Pôle emploi et les chômeurs : Agents et chômeurs victimes d'une même politique
Un syndicat, le SNU Pôle emploi, qui appelle à une grève le 4 novembre ; des milliers de demandeurs d'emploi qui chaque mois se retrouvent radiés et privés de tout ; l'augmentation continue du nombre de chômeurs et la baisse des offres d'emploi ; et enfin la diminution des effectifs : voilà où en est la situation de Pôle emploi, le mal nommé service public de l'emploi.
Les agents de Pôle emploi ont été confrontés dans les agences aux réactions parfois violentes de chômeurs, excédés de la non-prise en charge de leur situation. Mais il n'y a aucune raison que les choses s'arrangent. Car Pôle emploi est sous la tutelle du ministre du Travail, Xavier Bertrand, dont le gouvernement n'a comme objectif que de faire des coupes dans les services publics, et de faire baisser les chiffres du chômage en... supprimant les chômeurs des statistiques officielles.
Le gouvernement a décidé de faire supprimer plus de 5 % des emplois existants à Pôle emploi, alors même que le chômage continue d'augmenter. Aujourd'hui dans les agences, il n'est pas rare que chaque agent ait à s'occuper de plus de deux cents demandeurs d'emploi, et parfois jusqu'à plus de cinq cents. Comment pourraient-ils s'occuper décemment de cette masse de salariés, déjà déboussolés par leur licenciement et l'angoisse des mois qui passent au chômage, sans aucune perspective ?
La seule nouveauté mise en place par les autorités aura été au mois de juin la dématérialisation des échanges entre Pôle emploi et les demandeurs d'emploi. Les convocations, qui en cas d'absence entraînent une demande d'explication et une possibilité de radiation dans les quinze jours, peuvent avoir lieu par Internet et même par téléphone. La non-réponse ou le non-décrochage du téléphone équivalent à une absence, et par suite à une procédure de préradiation. Celle-ci peut à son tour être notifiée par mail.
La conséquence de tout cela est l'explosion des radiations : plus 25 % en juillet dernier, 10 000 personnes de plus qu'au mois de juin. Si la radiation est confirmée, pour ce motif comme pour n'importe quel autre, c'est le drame absolu pour le chômeur : il se voit privé d'allocation et, si la radiation devient définitive, de toute couverture sociale et de ses droits à la retraite. Les conséquences peuvent être irrémédiables pour le reste de sa vie.
Ce sont des conditions de travail impossibles pour les agents de Pôle emploi, et c'est la dégradation de toute forme de traitement humain des chômeurs, sans même parler de leur retrouver un emploi.
Le combat des uns et des autres est commun contre les fauteurs de chômage et un gouvernement qui ne sait que faire la guerre aux chômeurs.