L'intervention armée de l'OTAN en Libye a pris fin le 31 octobre, après sept mois d'intervention d'une coalition de 28 pays. Huit pays, dont la France et la Grande-Bretagne, ont participé à quelque 26 000 sorties aériennes, qui ont assuré la chute du dictateur Kadhafi.

Le secrétaire général de l'OTAN, Rasmussen, n'a pas tari d'éloges sur l'opération lancée en Libye, qui serait selon lui « l'une des plus réussies dans l'histoire de l'OTAN ». Un commentaire plutôt cynique si on songe, par exemple, aux sanglants bombardements de l'OTAN contre la population serbe lors de l'éclatement de la Yougoslavie.

La satisfaction affichée par l'état-major français, dont les troupes n'ont eu à subir aucune perte, s'accompagne de remarques sur ce qu'elle nomme les faiblesses de son dispositif, histoire d'obtenir une rallonge budgétaire. Dans son bilan, l'état-major relève les lacunes dès lors qu'il fallait intervenir conjointement en Libye et en Afghanistan. Ainsi, la marine déclare n'avoir pas pu assurer toutes les missions de ses sous-marins d'attaque dans l'Atlantique, où on se demande bien qui elle devrait attaquer. De même elle a retiré un de ses avions, qui intervient habituellement contre la piraterie. Et la moitié de ses missions contre les narco-trafiquants en Méditerranée ont été annulées.

D'autre part, le fait que l'aviation soit mobilisée à 95 % a eu pour conséquence que l'armée n'a pas pu poursuivre avec la même intensité l'entraînement de ses jeunes pilotes. L'armée de l'air et la marine se mettent donc ensemble pour réclamer une rallonge pour le total de 220 millions d'heures de vol qui seraient nécessaires pour rattraper le retard pris.

Au rayon équipement, il y a de bonnes nouvelles pour les marchands de canons. Les avions ravitailleurs se sont révélés insuffisants, puisque cette tâche a été assurée à 80 % par l'aviation américaine. Un nouveau modèle d'avion ravitailleur est donc attendu pour 2017. Quant à Dassault, l'armée vient de lui commander un nouveau système de drones, inspiré d'un modèle israélien plus performant. La livraison est attendue en 2014. De quoi patienter, en attendant -- qui sait ? -- que le nouveau régime libyen achète le Rafale. Victoire, il aurait ainsi gagné son premier client !