Cora : Flagrant délit de répression patronale02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cora : Flagrant délit de répression patronale

Il y a de cela deux semaines, une employée du magasin Cora de Mondelange, en Moselle, a manqué être licenciée pour avoir ramassé... un ticket promotionnel, jeté par un client du supermarché. Ce ticket de réduction d'un euro sur un hamburger que l'employée destinait à son fils était, prétendait la direction, « la propriété de Cora », et à ce titre, le soir même, elle portait plainte pour vol contre la caissière.

Cette employée, qui travaille depuis dix ans pour l'enseigne, gagne 940 euros par mois. Devant l'ampleur de ce « crime », et n'ayant pas d'autres priorités dans les enquêtes en cours, la gendarmerie a choisi de l'interroger pendant deux heures. Elle en est sortie avec « un rappel à la loi ». Cependant, cette mise en scène fut le prétexte tout trouvé pour entamer une procédure de licenciement contre cette employée, qui avait surtout le grand tort pour la direction d'être déléguée syndicale CGT, élue au Comité d'entreprise, et qui devait être convoquée le 7 novembre à un entretien préalable à licenciement.

Heureusement, cette affaire s'étant ébruitée, de nombreuses personnes ont appelé sur Internet au boycott de l'enseigne Cora, et la direction a reçu des centaines de messages indignés de clients. Cela a suffi pour la faire reculer et, le mercredi 26 octobre, elle a annulé la procédure, « consciente de l'émotion suscitée par cette information ». Elle est même allée plus loin, faisant diffuser sur Internet un clip dans lequel on voit des employés de Cora expliquer -- spontanément -- que tout va bien dans les magasins de la marque.

Mais cette entreprise n'arrive pas à faire croire que dans ses supermarchés, comme dans ceux des autres marques, les employés baignent dans le bonheur et que les employeurs seraient des bienfaiteurs pour leurs salariés.

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