Continental -- Clairoix (Oise) : À titre d'avertissement, la direction régionale de Pôle emploi occupée02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental -- Clairoix (Oise) : À titre d'avertissement, la direction régionale de Pôle emploi occupée

À huit heures du matin, vendredi 28 octobre, deux cents salariés de Continental Clairoix investissaient pacifiquement les bureaux de la direction régionale de Pôle emploi à Boves, dans la banlieue d'Amiens, et y restaient deux heures. Ils entendaient ainsi répondre aux menaces proférées par le directeur régional de Pôle emploi sur la façon dont il « allait s'occuper » des centaines de travailleurs de Continental qui devraient s'inscrire au chômage en 2012.

Depuis des mois, les travailleurs mobilisés, toujours salariés Continental dans le cadre d'un congé de mobilité qui court jusqu'au début 2012, avaient réussi à imposer la prise en charge de certaines de leurs demandes. Il s'agissait d'améliorer le reclassement des ex-salariés, qui reste dramatiquement insuffisant.

Pour faciliter le reclassement et éviter toute radiation, il avait été acquis que tous les salariés resteraient sous la seule responsabilité de l'équipe de reclassement en place, et en aucune façon sous celle de Pôle emploi, et ce jusqu'en juillet 2012. De plus, on devait laisser en paix les 217 salariés les plus âgés bénéficiant de mesures spécifiques d'accompagnement. Ceci impliquait l'État, Continental, Pôle emploi et le Conseil régional de Picardie.

C'est tout cela que le directeur régional, lors d'une réunion interne, a remis en cause, en se permettant de brandir des menaces contre ceux de Continental. Quand le comité de lutte en prit connaissance, il convoqua une assemblée générale pour le jeudi 27 octobre au soir. C'est celle-ci, regroupant 300 personnes, qui décida une action pour le lendemain matin à l'aube.

L'indication d'un déplacement possible à Saint-Quentin, ville de Xavier Bertrand, ou de Beauvais, préfecture de l'Oise, fut donnée devant la presse. Informées, les autorités décidèrent de faire fermer les agences de Pôle emploi de ces deux villes pour toute la journée du lendemain. Mais les manifestants allèrent tranquillement au siège de la direction régionale à Amiens.

L'accueil des salariés de Pôle emploi fut très cordial. Les contacts avec les syndicalistes aussi. Cette action avait valeur d'avertissement vis-à-vis de tous, de l'État comme de Continental, pour que chacun comprenne que les salariés de Continental ne laisseraient pas sacrifier certains d'entre eux. Le tract distribué rappelait : « S'il faut faire la guerre, qu'on la fasse au patronat responsable du chômage. » Chacun attendait la suite, le préfet ayant convoqué en réponse une réunion le jeudi 3 novembre.

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