Montupet - Fonderies du Poitou Alu - Ingrandes (Vienne) : Assez d'être baladés !27/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2256.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Montupet - Fonderies du Poitou Alu - Ingrandes (Vienne) : Assez d'être baladés !

Comme prévu, jeudi 20 octobre, une manifestation réussie dans les rues de Châtellerault a marqué la venue du secrétaire général de la CGT Bernard Thibault à la fonderie Alu, en grève depuis le 2 septembre.

Ce même jour, une rencontre a eu lieu entre l'intersyndicale et l'administratrice judiciaire désignée la veille par le tribunal de commerce de Nanterre suite à la mise en cessation de paiement de la fonderie, propriété du groupe Montupet. Le tribunal a fixé une période d'observation de six mois. Et comme Montupet a jeté l'éponge, l'administratrice aurait bien vu le travail reprendre immédiatement, sans autre forme de garanties, histoire de reconstituer la trésorerie envolée avec Montupet et d'attirer un hypothétique repreneur.

Même si le retrait de Montupet était évidemment gros d'incertitudes, le sentiment dominant parmi les grévistes était tout de même à la satisfaction d'avoir fait capoter le plan de compétitivité, ce plan qui prévoyait une baisse de 25 % des salaires. Satisfaction aussi de voir Montupet, synonyme d'une brutale politique anti-ouvrière, disparaître du paysage.

Cette satisfaction, liée au fait d'entrevoir une issue au terme d'une si longue grève, était confortée par certains discours qui présentaient l'administratrice comme une alliée potentielle, et parlaient de reprise du travail avant même qu'ait été obtenue la moindre garantie en matière d'emplois, de sanctions, de salaires ou encore de départ de la poignée de cadres Montupet les plus vomis du fait de leur agressivité. La presse régionale, entendant le message, a titré dès samedi 22 octobre sur l'annonce d'une probable reprise du travail en début de semaine.

C'était compter sans la duplicité des patrons et des pouvoirs publics. Et sans la ferme exigence des grévistes, fatigués certainement, mais pas prêts à brader près de huit semaines de grève en échange d'un aller simple pour Pôle emploi. Car jusqu'à présent, ni l'administratrice, ni le ministre de l'Industrie, qui avait clamé à l'Assemblée sa volonté de ne laisser faire ni Montupet, ni le donneur d'ordres Renault, n'ont pris le moindre engagement.

Mardi 25 octobre, la grève tenait donc toujours. Et avant le jeudi 27, jour où les représentants de l'intersyndicale devaient être reçus au ministère de l'Industrie, les travailleurs de la fonderie entendaient bien rappeler que le patronat et les pouvoirs publics n'en ont pas fini avec leur lutte et leur colère.

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