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- Lutte ouvrière n°2256
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Dans les entreprises
Findus - Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) : Quand le patron parle, son nez s'allonge
Les 200 ouvriers de l'usine Findus de Boulogne-sur-Mer ont débrayé jeudi 20 et vendredi 21 octobre, et ils annoncent qu'ils ne vont pas s'arrêter là, car le fonds d'investissements Lion Capital, propriétaire de la marque Findus, les mène en bateau depuis des mois.
Fin juillet 2011, la direction de l'entreprise avait exigé et obtenu la signature d'un « accord » par tous les syndicats de l'entreprise, en faisant le chantage à la fermeture du site. Les ouvriers ont ainsi renoncé à dix jours de RTT et accepté la réduction des temps de pause, dans une usine où les conditions sont très dures, car ils y travaillent à la chaîne, dans le froid, pour produire 20 000 tonnes de poisson surgelé par an.
L'accord était tout bénéfice pour le patron : il obtenait la possibilité d'augmenter la production annuelle de 25 %, en échange de la promesse de maintenir les emplois et d'embaucher 50 ouvriers. Le PDG avait claironné dans la presse que Findus allait investir dix millions d'euros, « dans une région avec 25 % de chômage ».
Le Parti socialiste local, en la personne du maire de Boulogne, Frédéric Cuvillier, s'était réjoui du « sens des responsabilités de tous les syndicats ». Il avait rencontré le patron international de Findus et lui avait promis 1,5 million d'euros de subventions publiques venant des communes du Boulonnais et de l'État. Conseiller aux ouvriers de céder aux chantages et fournir des fonds publics aux patrons en échange de vagues promesses, il faut croire que c'est là la politique du PS face aux attaques patronales !
Mais croire en la parole ou la signature d'un patron, c'est suicidaire pour les travailleurs. Mi-octobre, en consultant la presse économique sur Internet, des salariés de l'usine ont découvert que Lion Capital cherche à vendre la marque Findus à son principal concurrent. Ce genre de transaction ne s'improvise pas en quelques jours : il est certain qu'elle était déjà discutée entre patrons il y a des mois, c'est-à-dire quand Findus promettait d'investir et d'embaucher à Boulogne. Les patrons mentent et ils cachent leurs mensonges derrière le secret commercial.
Les ouvriers de Findus à Boulogne revendiquent la création des cinquante emplois prévus, le maintien des deux cents autres, et cela, que Findus soit vendu ou non. Quel que soit le patron, ils auront à se battre pour leurs emplois et leurs conditions de travail.