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- Lutte ouvrière n°2256
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Leur société
Des caisses vides ? Cela dépend pour qui...
« Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier », avait déclaré Fillon le 24 septembre 2007, précisant que l'État « est depuis quinze ans en déficit chronique » et qu'on « n'a jamais voté un budget en équilibre depuis vingt-cinq ans ».
Bref, les finances du pays allaient mal. Tous les gouvernements ayant creusé la dette de l'État, il fallait serrer les cordons de la bourse, à écouter Fillon. En tout cas, pour les salariés. Ainsi, le 8 janvier 2008, Sarkozy affirmait : « S'agissant du pouvoir d'achat, qu'est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ? »
Mais neuf mois plus tard, la crise financière étant passée par là, le ton changea en haut lieu. Pas pour les salariés, retraités ou pensionnés, mais pour les banquiers, auxquels le gouvernement annonça un plan de soutien de 360 milliards. Pas mal, pour un État en faillite ! Les industriels de l'automobile eurent droit à leur propre plan cadeau de 20 milliards d'euros.
Les caisses étant vides, nos gouvernants durent emprunter cet argent. Pour cela, l'État s'adressa aux « marchés ». Il demanda donc à des financiers, agissant pour le compte de grands groupes bancaires et industriels, de lui prêter, avec intérêt bien sûr, des milliards qu'il allait leur redistribuer d'une façon ou d'une autre.
Ces banquiers et industriels ont ainsi fortement alourdi la dette de l'État « en faillite ». Mais c'est aux classes laborieuses qu'on adresse la note, elles pour lesquelles les caisses étaient et restent vides.