Mise en examen du patron du renseignement : Woerth, Bettencourt : secret d'État19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mise en examen du patron du renseignement : Woerth, Bettencourt : secret d'État

Le directeur du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, vient d'être mis en examen pour « atteinte au secret de correspondance » et autres griefs du même genre, dans l'affaire de l'espionnage d'un journaliste du Monde, enquêtant lui-même dans l'affaire Bettencourt-Éric Woerth.

Les services de la DCRI se sont procuré les relevés téléphoniques (les fadettes) du journaliste, ce qui est parfaitement illégal, afin de savoir avec qui il correspondait. Oui mais, rétorque Squarcini appuyé par le ministre de l'Intérieur Guéant, il s'agissait uniquement de démasquer l'informateur du journaliste, lequel informateur avait lui-même porté atteinte au secret de l'instruction.

Dans cette affaire, une chose au moins apparaît avec clarté : les autorités de l'État ont mobilisé l'espionnage pour s'en prendre au journaliste et à son informateur, afin d'empêcher que l'on connaisse la vérité dans l'affaire Bettencourt sur les liens de cette dernière avec Woerth et, accessoirement, avec d'autres politiciens. Et pour cela ils ne se sont pas embarrassés du respect de la légalité. Pour tenter d'étouffer l'affaire Woerth-Bettencourt, le directeur du renseignement et le ministre de l'Intérieur se sont déjà complètement impliqués. Mais il est évident qu'ils n'ont pas agi de leur propre chef et que les ordres venaient de plus haut.

Des milliers de salariés de L'Oréal et des centaines de milliers d'usagers de ses produits font la fortune de Mme Bettencourt. Mais savoir ce qu'elle en fait, et en particulier à quels politiciens elle distribue une partie de son argent, c'est considéré comme un secret d'État.

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