Hollande en Moselle : La promesse... de réclamer des aides pour ArcelorMittal19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande en Moselle : La promesse... de réclamer des aides pour ArcelorMittal

Les prétendants de la primaire socialiste se sont bousculés au chevet de la sidérurgie lorraine. Ainsi Martine Aubry a appelé Sarkozy à « agir enfin pour la sauvegarde de nos usines ». Autant demander à l'incendiaire de jouer au pompier.

Ségolène Royal, en visite fin septembre, invitait, elle, à « tenir jusqu'en mai 2012 » pour sauver les emplois à Florange. Belle perspective !

Puis en octobre est arrivé François Hollande. Il a promis que, s'il était élu lors de la primaire socialiste, ce qui est fait, il irait plaider la cause d'Ulcos -- le projet de haut-fourneau qui rejette moitié moins de CO2 -- à Bruxelles auprès de l'Union européenne.

En clair, Hollande ira réclamer de nouvelles aides pour ArcelorMittal, afin que le numéro un mondial de la sidérurgie veuille bien consentir à maintenir les hauts-fourneaux en Lorraine. Un projet pour lequel l'État français -- toujours aux petits soins pour les grands trusts -- a d'ores et déjà provisionné 150 millions d'euros. De l'argent qui manquera dans les services publics et ira enrichir un peu plus ArcelorMittal qui a fait 2,6 milliards de dollars de bénéfices au premier trimestre !

Partager le travail entre tous les sites et tous les salariés, CDI ou intérim, sans baisser les salaires, contraindre ArcelorMittal à piocher dans les bénéfices accumulés pour maintenir l'emploi, ce n'est pas au programme de Hollande, pas plus que ce ne l'était à celui d'Aubry ou de Royal.

En son temps, Mitterrand avait fait plus de promesses. En 1981, fraîchement élu président de la République, il faisait une tournée en Lorraine et déclarait : « Aucun poste de travail ne peut être supprimé dans la sidérurgie sans qu'un autre n'ait été créé auparavant dans un autre secteur. » Fortes paroles ! À Longwy, il dénonçait « le coût social d'un capitalisme sauvage ». Voilà pour les discours. Mais il ne fallut pas attendre bien longtemps pour que les paroles s'envolent.

La nationalisation de la sidérurgie fut achevée en février 1982, sans que les patrons y perdent un centime et, dès le mois de juin 1982, 12 000 suppressions d'emplois étaient annoncées. Le 29 mars 1984, le gouvernement socialiste Mauroy, comportant quatre ministres communistes, révisait le plan Acier et annonçait la suppression de 21 000 emplois supplémentaires.

Mitterrand avait fait des promesses qu'il n'a pas tenues. Hollande n'aura pas à trahir les siennes : il n'en a fait aucune... du moins au monde du travail.

Au moins, nous voilà prévenus par le passé et par le présent. Pour sauver les emplois, il ne faudra pas compter sur un président socialiste. ArcelorMittal aura un avocat pour plaider en faveur de nouvelles aides, mais les travailleurs ne pourront compter que sur leurs luttes.

Partager